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L'Édito

Film de Wes et films de fesses.

L'Édito

Film de Wes et films de fesses.

Chères spectatrices, chers spectateurs,

Entre Wes et fesses, notre cœur balance. D’un côté, Asteroid City, conte d’Anderson en métavers multichromiques ; de l’autre, une nouvelle édition du mythique Festival du Film de Fesses, célébration du genre de X à Y. D’autres événements rythmeront cette semaine, qui sonnera le glas pour certains des films que nous eûmes la joie de vous projeter récemment. Commençons par citer ces partants. Vous n’avez plus qu’une semaine pour les voir au Grand Action : bye Tár, ciao The Fabelmans, so long  Aftersun , hasta la vista Toute la beauté et le sang versé, disons adieu à Kim Sohee, saluons Dirty, Difficult, Dangerous, et laissons-là Nepture Frost. Dépêchez-vous ! Tous méritent votre intérêt. Mais, pour l’heure place aux événements. 

Ça commence jeudi au son de The Rose, faux biopic de Janis Joplin, mais génial portrait d’une rock star déglinguée des 70’s, magnifiquement incarnée par Bette Midler devant la caméra de Mark Rydell. Le critique Michel Etcheverry ouvrira The Rose, jeudi à 20h pour un Ciné-club des Ecoles.

Salle partenaire du Festival du Film de Fesses, le Grand Action accueille samedi une partie de la huitième édition de ce rendez-vous cinéphilique de l’érotisme, sous ses formes filmiques les plus décalées et les plus audacieuses. Ainsi, samedi à 14h, le FFF a demandé au critique Pierre Eugène de rendre hommage à Paul Vecchiali, ami récemment disparu, avec Change pas de main. A 16h, de jeunes cinéastes présenteront leur court-métrage en Compétition (#1), puis à 18h, Antoine Pirotte, acteur et chef opérateur, débattra avec le critique Luc Chessel d’Un Prince, film de Pierre Creton vu au dernier Festival de Cannes et Prix SACD. A 20h, Laurence Reymond, programmatrice au Festival Entrevues de Belfort, lancera Kamikaze Hearts, mythique film lesbien de Juliet Bashore, avant que la spectaculaire artiste Bonnie Banane ne vienne clôturer cette folle journée à 21h30 par un Film surprise.

Changement d’ambiance dimanche 16h15, quand Greta Stocklassa nous expliquera la genèse de Blix : adieu aux guerres, le portrait qu’elle a fait de Hans Blix, qui inspecta l’Irak pour les Nations Unies. Un documentaire édifiant.  

Mardi à 20h, la semaine se conclura en beauté avec un Club Positif  présenté par Baptiste Roux. Ce rédacteur de la revue nous parlera de La Belle noiseuse : Divertimento, le montage court que Jacques Rivette fit de sa première mouture de 4 heures.

Lors d’une des savoureuses parenthèses narratives que Wes Anderson se permet dans Asteroid City, l’interprète du photographe (Jason Schwartzman) s’interroge sur le récit qu’il est censé jouer. Qu’y comprend-il ? De fait, le film s’amuse du spectateur en multipliant les mises en abyme, toutes plus jubilatoires les unes que les autres. Ainsi, l’on oscille d’un monde carré au subtil noir et blanc à un autre, panoramique et étourdissant de couleurs. Ces deux mondes sont peuplés de personnages aussi saugrenus que touchants, venus de Terre ou d’ailleurs… Le réalisateur fait souvent référence à Truffaut, Renoir ou Hitchcock, mais s’amuse à parodier les contre-plongées de Welles, le cinémascope de Ford, et la série B des années 50. Rebondissant, baroque, farfelu, Asteroid City est un film d’une sidérante virtuosité, servi par une pléiade de stars (Scarlett Johansson, Tilda Swinton, Tom Hanks, Edward Norton, Adrien Brody…). On en prend plein les yeux et les oreilles : la bande son de ce grand maniaque d’Anderson est sublime. Du cinéma de distraction de qualité, fin, intelligent…. Et totalement distancié. 

On continue avec Trois milliards d’un coup (Robbery), accompagné d’un cycle Peter Yates, et tous les films cités en début de lettre et affichés en fin. Vous devrez venir vite les voir car, la semaine prochaine, ils laisseront leur place à nos deux premières sorties de l’été : Master Gardener, le nouveau Paul Schrader, et Trous de Mémoire, un Vecchiali restauré de 1984. 

En attendant, il y a Enfance de l’Art et la projection de Mon Voisin Totoro animée par Diane mercredi à 14h30 et, dimanche à 14h, celle de La Boum proposée par le Sandwich Club et dynamisée par Suzanne de Lacotte. 

Belle semaine. 

Isabelle Gibbal-Hardy et l’équipe du Grand Action