Festival Télérama, millésime 2018.
Comme à chaque début d’année, nous brulons d’impatience à l’approche du Festival Télérama qui nous permet de rattraper les films de l’année précédente. Notre sélection nous vient des quatre coins du monde, Amérique, Asie, Russie et même de chez nous. Signés de réalisateurs confirmés ou émergents, les films dressent un panorama éclectique et varié du cinéma mondial, millésime 2018. Le point d’orgue du festival, et la seule exception parmi ses reprises, sera la projection du nouveau film de Denys Arcand. Mais commençons par les autres moments forts de la semaine.
Dimanche à 20h00, l’invité du ciné-club Du Décor à l’Ecran, sera un des grands décorateurs du cinéma américain contemporain, Adam Stockhausen. Collaborateur de Steve McQueen et Wes Anderson (trois films ensemble et un quatrième en tournage aujourd’hui en France), il a choisi de nous parler du film Le Pont des Espions de Steven Spielberg. Le « production designer » nous fera découvrir l’envers des décors de cette histoire d’espionnage qui nous emmène de New-York à Berlin-Est, en pleine guerre froide. Parions que la discussion se prolongera au cours du cocktail prévu au Grand Bar.
Le Ciné-club des Ecoles nous emmène, lui, à Taiwan pour Un temps pour vivre, un temps pour mourir de Hou Hsiao-Hsien. C’est une chronique de la vie d’un jeune garçon qui grandit au sein d’une famille marquée par l’exil et les deuils. La séance, jeudi à 20h, sera présentée et suivie d’un débat avec notre ami et éminent critique Jean-Michel Frodon.
Présenté en avant-première vendredi à 20h dans le cadre du Festival Télérama, La Chute de l’empire américain (faut-il y voir un rapport avec l’actualité ?) du québécois Denys Arcand pourrait bien être le troisième volet d’une trilogie, après Le Déclin de l’empire américain et Les Invasions barbares. Ces films avaient passé au scalpel les rapports hommes-femmes, l’amitié, la peur de la mort. Avec humour, lucidité et irrévérence, il aborde cette fois le thème de l’argent facile.
Vous pourrez également découvrir ou revoir pour le plaisir : L’Ile aux Chiens, le film d’animation canin de Wes Anderson ; Amanda, l’émouvant film de Mikhael Hers, avec Vincent Lacoste devenu père contre son gré ; l’inquiétant thriller Burning de Lee Chan-Dong et son trio brûlant ; Une Pluie sans Fin de Dong Yue, un polar obsessionnel ; Phantom Thread dans lequel Paul Thomas Anderson fait de Daniel-Day Lewis un grand couturier vivant une passion hors norme ; The Rider de Chloe Zhao, et ses cow-boys épris de rodéo dans l’Amérique d’aujourd’hui ; et enfin, Leto, le portrait par Kirill Serebrennikov d’une communauté du rock underground, dans l’Union soviétique des années 80.
Tout ceci n’empêche pas nos précédentes sorties de poursuivre joliment leur carrière. 7 ans de réflexion de Billy Wilder pour qui Marilyn Monroe est une voisine de rêve ; Festen de Thomas Vinterberg et son mémorable repas de famille ; Y-a-t’il un pilote dans l’avion ? se demande le trio ZAZ (Zucker- Abrahams-Zucker) ; New-York 1997 de John Carpenter, devenu un classique d’anticipation parano-sécuritaire ; Les Chasses du comte Zaroff d’E.B.Schoedsack et I.Pichel, terrifiante histoire de jungle et cousine du premier King-Kong ; Prince des ténèbres de John Carpenter, dans lequel le Mal s’attaque à un groupe de scientifiques ; Breaking Away, le réjouissant buddy movie de Peter Yates.
Grâce à l’enfance de l’Art, le jeune -et le moins jeune- public se régalera Mercredi à 14h30 avec Le Rat Scélérat, un film d’animation de Jeroen Jaspaert, et dimanche à 14h avec Les Aventures de Pinocchio, le célèbre conte de Collodi filmé par Luigi Comencini.
Belle semaine à tous !
Isabelle Gibbal-Hardy et l’équipe du Grand Action.