Festival de ciné-clubs.
Chères spectatrices, chers spectateurs,
Après une semaine de festival russe – un moment toujours riche en émotions – la tension reste haute au Grand Action avec quatre ciné-clubs, plus une projection présentée par Pierre-William Glenn, réalisateur qui est aussi l’un des plus grands chef-opérateurs français. Avant d’entrer dans le détail de cette semaine encore agitée, n’oublions pas que nos dernières exclusivités, Lady Bird, 3 Billboards, Phantom Thread et notre Cycle Paul Thomas Anderson gardent l’affiche. Allons-y par ordre d’apparition à l’écran.
Mercredi soir, le Ciné-Club Présences Extraterrestres ouvre le bal avec District 9. A l’heure où les crises migratoires agitent notre planète, Neil Blomkamp raconte l’étrange aventure de réfugiés extraterrestres parqués dans un township sud-africain. Ce film de science-fiction politique, qui pose bon nombre des questions liées à l’accueil, à l’altérité et aux intérêts qui se jouent autour de cette délicate problématique, servira de point de départ au débat à suivre. L’historien Alain Musset et le paléontologue Jean-Sébastien Steyer nous expliqueront que l’histoire de l’humanité et d’abord celle de ses migrations. Un verre suivra cette passionnante rencontre.
(donc jeudi, à 20h30) avec le Ciné-Club des Écoles qui nous emmène dans le Japon du XVIe siècle vu par Mizoguchi. Les Contes de la lune vague après la pluie, Lion d’Argent à Venise en 1953, fit connaître son réalisateur en Europe et, inspiré par la subtile rigueur du théâtre Kabuki, demeure d’une éblouissante beauté. Le critique René Marx nous en parlera avec brio lors du débat à suivre, et nous accompagnera boire un verre au Grand Bar.
Vendredi à 20h, c’est au tour du Ciné-Club La Chambre Noire(rappelez-vous, c’est le nouveau nom de celui de Science-Po), d’entrer en scène. Nous y verrons Ouvre les yeux, plongée en flash-back dans la psyché d’un possible meurtrier, défiguré après un accident et interné dans un hôpital psychiatrique. Comme souvent chez Alejandro Amenabar, le film est assez fou, mais ici illuminé par la présence de la sublime Penelope Cruz. Il sera présenté par la joyeuse bande des Parasites, de fieffés vidéastes-cinéphiles qui en profiteront pour nous montrer leur dernier court-métrage.
Samedi matin, ça vaudra le coup de se lever tôt. En effet, à 11h, Pierre-William Glenn sera avec nous pour présenter 23h58, en 35 mm, s’il vous plait. Ce grand monsieur de la lumière au cinéma, qui a travaillé notamment avec Truffaut, Rivette, Pialat, Corneau, Fuller, et surtout Bertrand Tavernier, a aussi réalisé quelques films, dont 23h58, la réelle durée des 24 Heures du Bol d’Or, mythique course de motos mancelle. PWG nous confiera s’être inspiré de L’Ultime Razzia pour inventer ce thriller de braco, et évoquera aussi sa longue et belle carrière.
Comme on n’arrive pas à les quitter, nos amis de Ciné-Ma Russie reviennent après leur festival pour une séance spéciale. Cinépoésie, programme de courts-métrages autour de grands poèmes russes, fut réalisé et sera présenté par Anatoliy Beliy. Une projection samedi à 18h, en lien avec le Salon du Livre de Paris, dont la Russie est invitée d’honneur.
Toute cette cinéphile agitation ne nous laisse que peu de place pour les autres films du moment. Prenons là tout de même pour vous dire que Lady Bird, sensible et intelligent teen movie de Greta Gerwig révèle la formidable Saoirse Ronan, et que 3 Billboards, de Martin McDonagh, a confirmé aux Oscar qu’il resterait un grand film de 2018, avec 2 statuettes remises à Frances McDormand et Sam Rockwell. Quant à Phantom Thread, cette incroyable histoire d’amour et d’élégance, il mérite bien d’être accompagné par un Cycle Paul Thomas Anderson, l’un des réalisateurs les plus passionnants de sa génération.
Non sans annoncer, mercredi, une projection de La Dame de Pique, de Pavel Lounguine, terminons avec l’Enfance de l’Art. Mercredi, les petits rêveront devant Polichinelle et les contes merveilleux, série de dessins animés de Giulio Gianini et, dimanche, nous suivrons Le Coureur, universelle leçon de vie d’Amir Naderi.
Bonne semaine.
Isabelle Gibbal-Hardy et l’équipe du GrandAction