Festival
Chères spectatrices, chers spectateurs,
Alors que Cannes déploie enfin son tapis rouge, celui du Grand Action accueille un festival de bons films (Beautiful Thing, Basic Instinct, Nomadland et quelques autres, dont Glengarry qui revient dans le match), ainsi que deux rendez-vous. Mercredi à 20h, le Ciné-club des Ecoles a invité Michel Etcheverry pour nous parler du Dracula de Coppola. A l’autre bout de la semaine, mardi à 19h, le Club Positif a pour sa part convié Pierre Eisenreich afin d’évoquer le cinéma de notre regretté Bertrand tavernier, en s’appuyant sur L627. Et l’on aura aussi une pensée pour Didier Bezace, mort l’année derniere.
En 1993, après avoir dirigé le troisième volet du Parrain, Francis Ford Coppola s’attaquait à un autre mythe : Dracula. Gary Oldman endosse, toutes dents dehors, le rôle du vampire inventé par Bram Stoker, et se fait bien entourer par Winona Ryder, Keanu Reeves et le protéiforme Anthony Hopkins. Un film impressionnant et expressionniste, mené par un virtuose de la mise en scène. Michel Etcheverry, professeur d’anglais et de cinéma, animera cette séance proposée par le Ciné-club des Ecoles mercredi à 20h.
C’est mardi à 19h que s’ouvrira le dernier Club Positif de la saison, mené de main de maître par Pierre Eisenreich, rédacteur vedette de la revue. Il nous parlera de Bertrand tavernier, et décortiquera L627, fiction formidablement documentée, et d’ailleurs coécrite avec un ancien flic, sur la police des années 80. Didier Bezace est épatant en enquêteur de la PJ qui déploie son humanité dans un monde qui en manque cruellement, se bat et se débat avec sa hiérarchie, ses collègues, ses indics, ses dealers, ses junkies, ses protégés et sa famille.
Beautiful Thing, adaptation d’une pièce de théâtre de Jonathan Harvey réalisée par Hettie MacDonald, est un film culte pour la communauté LGBT+. Dans une cité anglaise des années 90 rongée par le post-tatcherienne, deux jeunes garçons découvrent et assument leur homosexualité. Autour d’eux, toute une galerie de personnages bizarres, paumés, violents ou tendres, qui se débrouillent avec la vie, chacun comme il peut et pas toujours avec succès. Une mention spéciale pour Linda Henry, la mère du héros, qui compose une figure marquante du prolétariat contemporain, complexe et merveilleusement vivante.
Vivante aussi, mais plus inquiétante, la Sharon Stone de Basic Instinct déroute tout le monde, et d’abord Michael Douglas, le flic chargé d’enquêter sur le meurtre qu’elle aurait pu commettre. Film phare de l’année 1992, ce thriller psycho-sexuel de Paul Verhoeven a été magnifiquement restauré, et le distributeur Carlotta a bien raison de nous proposer de le redécouvrir.
Nomadland fait évidemment partie de notre festival de la semaine. Si vous n’avez pas encore vu le magnifique portrait d’une cassée du rêve américain porté par Frances MacDormand devant la caméra de Chloé Zhao, ruez-vous dans nos salles. Une fiction du réel pleine de poésie, qui s’inspire de l’enquête de la journaliste Jessica Bruder auprès des nouveaux pauvres errants des grands espaces ; certains jouent leur propre rôle avec une touchante délicatesse.
Si The Amusement Park, de Georges A. Romero, et l’inusable The Wicker Man, de Robin Hardy, conservent quelques séances, cette semaine voit surtout le retour de Glengarry. Métaphore ludique et vicieuse du capitalisme, cette fantaisie noire inventée par le grand dramaturge David Mamet et filmée par James Foley, permet à Al Pacino, Jack Lemon et Alec Baldwin d’exprimer la bassesse du monde.
Mercredi à 10h30, l’Enfance de l’Art emmène les petits suivre les expériences pastel de Qui Voilà ? Dimanche à 14h, rendez-vous chez un drôle de coiffeur : Edward aux mains d’argent, de Tim Burton.
Avant de vous souhaiter une bonne semaine, nous tenons à vous avertir que le Grand Action va bientôt fermer ses portes pour travaux. Votre cinéma préféré rouvrira en septembre… avec une salle de plus ! Et donc plus de films ! On vous en dit plus la semaine prochaine.
Belle semaine,
Isabelle Gibbal-Hardy et l’équipe du Grand Action.