Fenêtres ouvertes.
Chères spectatrices, chers spectateurs,
La programmation de cette semaine brille par sa variété et son ouverture.
D’un côté, un Hitchcock (one of the best) sur copie neuve : Fenêtre sur Cour (Rear Window) ; de l’autre, un festival d’amours triangulaires et deux James Gray, pour annoncer la prochaine sortie de son nouveau film, Two Lovers.
L’ouverture, c’est aussi celle que proposent toujours nos scientifiques de l’extraordinaire, lors des jeudis de l’INREES. Lors de leur présentation du 13 novembre à 20h, ils projetteront Mémoire Effacée (The Forgotten). Un homme est hanté par la disparition accidentelle de son fils… Qui semble ne jamais avoir existé. « N’existons-nous que par le désir des autres ? » ; voici le thème de ce film réalisé en 2002 par Joseph Ruben sur lequel s’ouvrira le débat.
Autre ouverture et autre débat autour des attentats du 11 septembre. Les polémistes de l’association Re-Open, qui posent de nombreuses questions sans réponse sur cette terrible première journée du troisième millénaire, organisent dans nos murs une conférence avec Richard Gage, architecte américain interrogé sur l’effondrement des tours. Rendez-vous jeudi à 20h.
Dans Fenêtre sur Cour, un reporter momentanément immobilisé lève le voile sur son voisinage. Et ce qu’il voit de sa fenêtre n’est pas joli-joli. James Stewart, Grace Kelly et Raymond Burr sont les interprètes de cette illusion hitchcockienne, menée avec la virtuosité, l’humour et la méchanceté habituels.
Raymond Burr, le meurtrier présumé, est démasqué par un journaliste en fauteuil roulant. Signe du destin, Raymond mènera l’essentiel de sa carrière assis, en interprétant un détective paraplégique. La mythique série télévisée l’Homme de Fer lui offrira un rôle en or quelques années après Fenêtre sur Cour.
Le 19 novembre, Two Lovers, le nouveau film de James Gray sortira sur nos écrans. Gray s’est taillé une jolie place dans le thriller contemporain en dépeignant les mœurs des nouvelles mafias. Dans The Yards, elles s’immiscent au cœur de nos sociétés ; dans We Own the Night, elles s’opposent à la loi au cœur de la famille. Dans Two Lovers, plus de mafia : juste le cœur de Joaquim Phoenix qui balance entre Vinessa Shaw et Gwyneth Paltrow. On le comprend.
La rivalité amoureuse, la jalousie, ou la simple difficulté d’aimer plus d’une personne à la fois, ont inspiré de nombreux films. Nous en avons sélectionné quelques uns – parmi nos préférés – pour établir le programme de notre festival « Manège à Trois ».
Mercredi, Charles Walters ouvre les portes de la Haute Société ; jeudi, Lubitsch joue sa Sérénade à Trois ; le lendemain, John Huston suit Marilyn dans le désert des Désaxés et samedi, Woody Allen gagne par jeu, set et Match Point, avec Scarlett Johansson, la Marylin moderne. Dimanche, Cukor révèle ses Indiscrétions avant d’être balayé par la Nouvelle Vague : lundi, Truffaut fait tourner le tourbillon de la vie pour Jules et Jim, et Une Femme est une Femme de Godard clôt la semaine. « – Tu es infâme. – Non, je suis une femme. »
Qu’ajouter d’autre ?
Une seule chose : la séance de l’Enfance de l’Art de mercredi 14h avec la Prophétie des Grenouilles, très beau film d’animation français de Jacques-Rémy Girerd qui fut un succès (mérité) en 2003.
Bonne semaine.
Isabelle Gibbal-Hardy et l’équipe du Grand Action