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L'Édito

Fantastique cinéma.

L'Édito

Fantastique cinéma.

Chères spectatrices, chers spectateurs,
En 2010, la médecine est incroyable ; on sait envoyer des micro-caméras à l’intérieur des patients pour ausculter leurs entrailles et le laser est couramment utilisé pour des interventions chirurgicales. Mais cette réalité qui, chaque jour sauve des vies, n’égalera jamais en beauté et en poésie, le Voyage Fantastique de Richard Fleischer, réalisé en 1966 et que nous ressortons sur copie neuve. Vous pourrez aussi revoir cette semaine d’autres œuvres de ce même Fleischer, et des films de nos précédents cycles, qui, telles des comètes, illuminent encore le ciel de nos écrans.

Depuis Alice au Pays des Merveilles (et sans doute avant), la miniaturisation est un thème cher aux auteurs de fantastique. Après-guerre, la magie a cédé sa place à la science, en laquelle on avait une foi absolue, bien que vigilante, surtout si elle était aux mains des méchants Russes Soviétiques. D’un point de vue hollywoodien, bien sûr, et non marxiste. Après The Incredible shrinking Man (L’Homme qui rétrécit, de Jack Arnold, que nous avons déjà projeté), Richard Fleischer s’attaquait au thème, avec son Voyage Fantastique. Il se déroulera dans le corps de Jan Benes, un savant communiste spécialiste de la miniaturisation. Fuyant la dictature rouge, Benes se réfugie aux Etats-Unis, mais est blessé par un attentat fomenté par les méchants Russes dont on parlait plus haut. Il faut intervenir. On miniaturise donc un sous-marin et son équipage de scientifiques, dont la belle Raquel Welch, pour aller traiter le caillot de sang qui bloque le cerveau du savant. Mais cette équipe de médecine interne (le mot est choisi) n’ont qu’une heure pour réussir l’opération. Avec un tel argument, le suspense est au rendez-vous, d’autant que, vous en vous doutez, un traître rôde… Mais ce qui est fascinant dans ce Voyage fantastique, c’est l’incroyable qualité des décors et des effets spéciaux. Car le système immunitaire du savant traite ses sauveurs comme des éléments étrangers à détruire. Ainsi nos héros devront lutter contre les anticorps, éviter les plaquettes, passer par les poumons pour faire le plein d’oxygène. Cette plongée dans le corps humain, qui devient un monde inconnu et hostile, donne encore plus de force à l’aventure.
Nous sommes un certain nombre à avoir, enfant, découvert ce film sur le petit écran de la télévision familiale des années 60 et 70. Et avons hâte de voir les décors fantastiques de notre intérieur inventés par Fleischer, et qui valurent l’Oscar à Walter Scott et Stuart Reiss. La copie neuve a redonné tout son lustre au Voyage Fantastique, et les enfants d’hier le feront découvrir à ceux d’aujourd’hui. Gageons que le ravissement sera partagé, et particulièrement dimanche, lors du goûter que nous organisons avec le distributeur Swashbuckler. Après la séance de 14h et avant celle de 16h, les enfants de tout âge pourront partager une collation et discuter avec le distributeur, qui se fera un plaisir de distribuer quelques affichettes.

La même convergence générationnelle pourra guider le visionnage d’autres films de Fleischer, comme les Vikings, sublime fresque shakespearienne sur la beauté et la sauvagerie des hommes du Nord, ou même Soleil Vert, vision apocalyptique du futur, où la nourriture a un goût amer. Grand filmeur (tant par le nombre que par la qualité de la plupart de ses réalisations), Fleischer toucha a beaucoup de genres, avec une majorité de polars plutôt noirs. Outre l’Etrangleur de Boston, où l’on pourra revoir le regretté Tony Curtis dans un remarquable contre emploi, nous vous proposons aussi L’Enigme du Chicago ExpressLes Flics ne dorment pas la Nuit, et l’Assassin sans Visage.

Egalement au programme, un autre voyage fantastique, entre passé, fantasme, présent, tragédie et burlesque, celui du héros d’Abattoir 5, de Georges Roy Hill, un bon gros thriller, les Nerfs à Vif, de Scorsese, une plongée dans l’effroi avec Planète Terreur de Roberto Rodriguez, une autre dans la folie routière avec Crash de David Cronenberg, un saut dans la Rome de La Dolce Vita de Fellini, un détour par l’Ange Bleu du Berlin des années 30 vu par Von Sternberg, et 7 Ans de Réflexion, de Billy Wilder. Avec Marylin, on aimerait que ça dure plus longtemps.
Finissons avec l’Enfance de l’Art et la Vie est Belle, de Franck Capra, dimanche à 14h.

Bon voyage, en attendant Mon Premier Festival, traditionnel rendez-vous automnal des jeunes cinéphiles qui prendra ses aises dans nos salles la semaine prochaine.

Isabelle Gibbal-Hardy et l’équipe du Grand Action