Famille, Japon et surnaturel.
Chères spectatrices, chers spectateurs,
Le titre valise de cette lettre donne les trois grandes thématiques de votre semaine au Grand Action. Elle sera marquée par deux événements, et deux films qui mettent la famille à l’honneur : Distant Voices, Still Lives, où Terence Davies fait le portrait intime de la sienne, et A Bord du Darjeeling Limited, le périple initiatique de 3 frères vu par Wes Anderson.
Commençons par évoquer nos séances spéciales, dont vous apprécierez l’éclectisme. Jeudi à 20h, nous accueillerons nos amis de l’INREES, le très sérieux institut de recherche sur les expériences extraordinaires, pour une projection-débat qui s’annonce fascinante. Signalons d’ailleurs que chaque semaine jusqu’en juillet, nous ouvrirons nos salles aux Jeudis de l’INREES pour des films-rencontres toujours surprenants. Nous débuterons ce jeudi avec Sixième Sens, film fantastique (à tous les sens du terme) de Night Shyamalan avec Bruce Willis, Haley Joel Osment et Toni Collette, qui fut un gros succès lors de sa sortie en 1999. Un jeune garçon de 8 ans, traumatisé par son étrange pouvoir d’entrer en communication avec des morts, rencontre un psychiatre qui va l’aider, et entraîner le spectateur dans une plongée inattendue entre conscience et inconscient. Sixième Sens est certes une fiction. Pourtant, Henri Vignaud, l’un des plus célèbres médiums français, soutient que ce pouvoir existe, et sa conviction a troublé de nombreux esprits cartésiens. À l’issue de la projection, il animera un débat.
Changement de genre vendredi, toujours à 20h, avec Bashing, film de Masahiro Kobayashi, présenté dans le cadre de la Semaine Artistique et Culturelle Japonaise, en présence de Jean-Bernard Chardel, plasticien, militant de plusieurs organisations de défense des femmes, et commissaire de l’exposition. Bashing, (Enlèvement) sorti en 2006, s’inspire d’une histoire vraie : une jeune Japonaise engagée dans l’humanitaire au Moyen-Orient rentre dans son pays après avoir été victime d’un enlèvement. Elle est accueillie comme une paria, injuriée, licenciée, agressée, elle n’a que son père pour la soutenir. Cette sombre vision de la place de la femme dans la société nippone sera débattue à l’issue de la projection et Jean-Bernard Chardel animera les échanges : « Il faut voir ce film car il montre une réalité à la fois taboue au Japon et extravagante pour les Occidentaux ». Comme à l’accoutumée, nous vous invitons à réserver vos places pour ces soirées car le nombre de places est évidemment limitée.
À propos de place, nous en manquons pour vous parler de nos deux films de la semaine. Heureusement, la critique s’est largement chargée de promouvoir A Bord du Darjeeling Limited, l’étrange voyage en train et en Inde de 3 frères après la mort de leur père. Wes Anderson a indiscutablement un vrai talent pour inventer des familles bizarres et il s’appuie sur celui de sa bande d’acteurs (Owen Wilson, Jason Schwartzman, Adrien Brody, Anjelica Huston…) pour les incarner. Quant à Terence Davies, il filme sa famille de l’intérieur et avec chaleur. Distant Voices, Still Lives, réalisé en 1985, est sans doute son chef d’œuvre, entre comédie sociale et comédie musicale.
Juste un mot pour vous rappeler que l’Enfance de l’Art nous propose mercredi à 14h, The Kid, film d’un éternellement jeune cinéaste, un certain Charlie Chaplin. Bonne semaine.
Isabelle Gibbal-Hardy
L ‘équipe du Grand Action