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L'Édito

Émois de Welles et de Wells.

L'Édito

Émois de Welles et de Wells.

Chères spectatrices, chers spectateurs, 

Si les Premiers émois du Collectif Jeune Cinéma retrouvent nos salles jeudi soir, ce sont surtout deux presque homonymes qui nous émeuvent. D’un côté, la jeune Charlotte Wells dont Aftersun séduit le public ; de l’autre, le mythique Orson Welles, qui voit deux de ses films réédités : Le Procès et F for Fake. Mais la semaine ne s’arrête pas là puisque nous aurons aussi 4 autres ciné-clubs, et surtout la bande-annonce du Festival CLaP, qui célèbre le cinéma sud-américain et que nous co-accueillerons en avril. C’est parti !

Jeudi à 20h, nos amis expérimentaux du Collectif Jeune Cinéma organisent leur soirée annuelle en invitant 5 cinéastes qui ouvrent des pistes de réflexion. Nous verrons, en leur présence, les Premiers émois de Marie-Ève Drolet,Antonia Luxem, Jo Güstin, Paul Courbin et Mathieu Morel. Ils seront ravis de débattre avec le public après la projection. 

Vendredi à 20h, les Rendez-vous du cinéma Grec nous ramènent à l’époque où la dictature des colonels régnait sur le pays. La Photo, de Nico Papatakis, est l’histoire d’un exode et d’une illusion. 

Initiative heureuse (et ambitieuse) de notre ami Carlos Tello, que nos spectateurs connaissent bien, le Festival CLaP (pour Cinéma Latino-Américain de Paris) aura lieu en avril prochain. Dès samedi 20h, 4 cinéastes venus d’Amérique du Sud – Juan Francisco González, Ita Romero, Affonso Uchoa et Valentina Maurel – en donneront le coup d’envoi par une alléchante préséance d’ouverture. La vision de leurs courts-métrages permettra d’échanger agréablement lors du cocktail à suivre, et d’en savoir plus sur ce prometteur événement. 

On continue dimanche à 18h avec Du Décor à l’Ecran. Jérémy Streliski, chef décorateur d’Arès, est l’invité de ce rendez-vous de la déco au cinéma. Accompagné d’au moins 2 membres de son équipe, il expliquera son travail sur ce film d’anticipation de Jean-Patrick Benes… qui n’est pas si loin de la réalité.

Lundi, c’est au tour du Directors’ Club de faire son cinéma. Gustave Kervern, talentueux et désinvolte dézingueur de codes, nous expliquera pourquoi il a tant envie de parler de Passe montagne. On a hâte de l’entendre, et de revoir le film de, et avec le regretté Jean-François Stévenin, qui signait, en 1978 et dans le Jura, son premier long. 

Et ce n’est pas fini, car mardi à 19h30, le Ciné-club Louis Lumière nous convie à une avant-première, celle de Blue Jean, de Georgia Oakley. Chef-opérateur de ce film britannique, Victor Seguin nous livrera les secrets de sa lumière. Bleue, forcément. 

Une autre jeune british director, Charlotte Wells, illumine les yeux et le cœur de nos spectateurs avec son Aftersun. Dans cette chronique mélancolique et déconstruite, elle regarde une fille regarder son passé, et tenter surtout de savoir qui était son père, avec lequel elle passa des vacances 20 ans plus tôt. Avec de tels débuts, inventifs et délicats, cette dame Wells devrait emboîter les pas de celui dont elle partage le nom, à un e près. Orson Welles fait frémir les cinéphiles. Cet acteur-réalisateur-auteur-producteur, mais aussi dramaturge, dessinateur, écrivain et illusionniste, marqua l’histoire du cinéma… et de la vie qui va autour. On lui doit une œuvre, dont ces deux heureuses ressorties sont d’éclatants exemples. Côté film mythique, Le Procès, baroque adaptation du déstabilisant livre de Kafka. Le film obtint en 1962 le Prix Méliès. C’est aussi un tour de passe-passe qu’évoque F for Fake, vrai-faux documentaire réalisé en 1973, en collaboration avec François Reichenbach. Welles se met lui-même en scène pour témoigner de la vie d’Elmyr de Hory, le plus fameux faussaire de tous les temps, dont certaines copies se retrouvent exposés dans de grands musées ! Mercredi à 20h45, Romain Lefebvre présentera le film.  

Les Wells et Welles, et tous nos événements, autorisent certains de nos récents succès à demeurer à l’écran. Heureusement ! Ainsi, Tár, la dégringolade d’une cheffe d’orchestre, incarnée par Cate Blanchett et magnifiquement dirigée par Todd Field, garde ses séances ; tout comme le tonitruant Babylon hollywoodien de Damien Chazelle, les audacieux Banshees d’Inisherin (Martin McDonagh) et Falcon Lake (Charlotte Le Bon). 

Et il y a encore de la place pour l’Enfance de l’Art ! Tout en Haut du Monde, ce sera mercredi à 14h30, et Mes Voisins les Yamada, dimanche à 14h. 

Longue semaine. 

Isabelle Gibbal-Hardy et l’équipe du Grand Action