Dur.
Chères spectatrices, chers spectateurs,
Avec Die Hard – Piège de Cristal en vedette, et le cycle Un certain Cinéma d’Action en bonus, nous faisons une rentrée dans le dur, le musclé, le testostéroné explosif. Le public qui préfère la poésie pourra trouver son bonheur vendredi soir lors des Vacances Romaines de William Wyler, projetées dans le cadre des Années 50 au Cinéma, qui accompagne l’exposition du Palais Galliera. Et puis, il y a aussi Le Rideau Déchiré, d’Hitchcock, Stromboli et Voyage en Italie, de Rossellini, plus Seconds de Frankenheimer et White Dog de Fuller. Précisons que les deux derniers ne donnent pas tellement dans la romance, et voyons le détail.
John McTiernan, Irlandais de New York né en 1951, fait partie des virtuoses du cinéma d’action. Même Télérama, qui fit un peu la moue lors de la sortie de ses premiers succès dans les années 80, a bien été obligé de reconnaître que ses blockbusters possèdent de réelles qualités formelles, une vision, de l’humour et une certaine délicatesse dans la position et les mouvements de la caméra. Après Predator, qui lui fit gagner la confiance des producteurs, McT se voit proposer les rênes de Die Hard, librement adapté de Nothing Lasts Forever, petit polar de Roderick Thorpe. Face au refus des stars estampillées « action », McTiernan engage Bruce Willis, acteur vedette de la série télé Clair de Lune, pour le rôle de John McClane. Ce flic new yorkais, venu rejoindre sa femme à Los Angeles pour Noël, se retrouve dans une tour de verre, face à des malfaiteurs surarmés qui menacent des otages, dont Madame MacClane. Ça énerve. Bien servi par un scénario carré et une réalisation efficace, Bruce « seul contre tous » Willis fait merveille, dézingue tout le monde et entre ainsi au panthéon hollywoodien. Die Hard fut un colossal succès planétaire, ramassant plus de 140 millions de dollars pour un budget de 28. Bizarrement, le film n’obtint pas le même triomphe en France, et sa ressortie tombe à pic pour (re)découvrir ces deux heures de boum, de paf, de bang, de tatatatata, de bling, parfaitement bien menées.
Un pur divertissement certes, mais presque artisanal, mais beaucoup plus intéressant que la plupart des films d’action pollués par un trop plein d’effets spéciaux dont la machine hollywoodienne nous abreuve depuis quelques années. Et puis votre visite fera plaisir à ce pauvre John qui, bouc émissaire d’une sombre affaire judiciaire (l’affaire Pellicano, du nom d’un détective véreux) passa un an en prison. Il en est sorti en début d’année, et devrait reprendre sa caméra prochainement. Espérons. En attendant, il est aussi l’un des représentants d’un certain Cinéma d’Action, titre de notre cycle du moment. De McT, vous pourrez voir Last Action Hero, Medicine man, Thomas Crown, Rollerball et Die Hard 3. Egalement au programme, Strange Days, de Kathryn Bigelow, Total Recall, Starship Troopers et Hollow Man, de Paul Verhoven et l’inévitable Terminator 2 de James Cameron.
Comme tous les vendredi, nous retrouverons des Années 50 au Cinéma, cycle conçu en partenariat avec l’exposition du Palais Galliera où l’on peut voir les plus beaux costumes de l’après-guerre. Au Grand Action, où l’on peut voir les meilleurs films de l’époque, ce sera Vacances Romaines, charmante romance de William Wyler, illuminée par Audrey Hepburn emmenant Gregory Peck sur sa vespa. Notons que parmi les trois Oscar qu’obtint le film en 1954, figure, outre ceux de la meilleure actrice et de la meilleure histoire, celui des meilleurs costumes, attribué à Edith Head. Il faut dire qu’Audrey à Rome est l’incarnation du charme et de l’élégance.
Terminons vite avec nos succès des dernières semaines que vous auriez pu rater. Evidemment, il y a Le Rideau Déchiré – Torn Curtain, où Hitchcock utilise le tissu pour symboliser le « rideau de fer », au cœur de cette histoire d’espionnage de la Guerre Froide. Toujours à l’affiche également, Seconds (L’Opération Diabolique), thriller cinglé de John Frankenheimer que Marc Olry, son distributeur, viendra nous présenter samedi à 14h. White Dog, de Samuel Fuller, ainsi que Stromboli et Voyage en Italie de Roberto Rossellini, conservent une séance.
Quant à l’Enfance de l’Art, elle fait une rentrée ciselée avec Edward aux Mains d’Argent, alias Johnny Depp pour la caméra de Tim Burton.
Bonne semaine.
Isabelle Gibbal-Hardy et l’équipe du Grand Action.