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L'Édito

Drôles de morts et morts de peur.

L'Édito

Drôles de morts et morts de peur.

Chère Spectatrice, cher Spectateur,

Cadavres, assassins et tueurs psychopathes, rigolos ou terrifiants, vont peupler les écrans du Grand Action cette semaine.
Dans la salle Panoramique, on joue la comédie macabre avec une nouveauté, Secrets de Famille (Keeping Mum), et une prestigieuse réédition qui demeure un peu le modèle du genre : Arsenic et Vieilles Dentelles. Dans le dernier film de Niall Johnson comme dans celui de Capra, les tueurs sont des tueuses. En l’occurrence, de charmantes vieilles dames qui, soucieuses de faire le bien, assassinent les gêneurs et les abandonnés de la vie.
Dans Secrets de Famille, c’est une nouvelle gouvernante qui fait le ménage dans le foyer d’un pasteur dépassé. Cette très drôle relecture du personnage de la lady indigne est une excellente surprise. Le film est enlevé, bien écrit (par Richard Russo) et formidablement interprété.

Dans la salle Club, poursuite du cycle Vienne et Berlin à Hollywood, où les morts décèdent avec beaucoup moins de légèreté. À raison d’un film par jour, nous débuterons la semaine par 3 Siodmak assez noirs : Pour Toi j’ai Tué, avec notamment Burt Lancaster, Les Mains qui Tuent, plus connu sous son titre original (Phantom Lady) et Passion Fatale. Samedi, l’irrévérencieux Wilder casse le mythe inventé par Conan Doyle dans La Vie Privée de Sherlock Holmes, dimanche, Ophüls signe la tragique Lettre d’une Inconnue, et lundi, retour de Siodmak avec l’étrangleur de Deux Mains la Nuit.

La semaine cinématographique se terminera mardi avec un chef d’œuvre du cinéma d’épouvante de Edgar Ulmer : le Chat Noir (The Black Cat). Les cinéastes Austro-Allemands fuyant le nazisme apportèrent à Hollywood les jeux d’ombres et de lumières de l’expressionnisme. Cette esthétique put largement s’exprimer dans le cinéma d’épouvante, et le Chat Noir, qui réunit pour la première fois Béla Lugosi (Dracula) et Boris Karloff (Frankenstein), en est une parfaite représentation.

Enfin, cette semaine est égayée par un géant week-end de 4 jours, pendant lesquels les enfants pourront voir La Guerre des Boutons d’Yves Robert, projeté trois séances par jour sans école.
Bonne semaine.

Isabelle Gibbal-Hardy et L ‘équipe du Grand Action