Désirs humains et délires extraterrestres.
Chère Spectatrice, cher Spectateur,
Depuis mercredi dernier, notre « Fritz Lang en Amérique » de juillet illumine l’écran du Grand Action. Désirs Humains (Human Desire) est l’adaptation américaine de la Bête Humaine. Jean Renoir avait tiré du roman de Zola un film naturaliste et désespéré, que Lang admirait d’ailleurs beaucoup. Dans Désirs Humains, Glenn Ford reprend le rôle de Jean Gabin, ce conducteur de locomotive qui tombe amoureux d’une femme trouble et troublante, liée par le sang à son assassin de mari. Par amour, le cheminot plongera dans l’abîme, couvrant un meurtre, se coupant de ses proches et acceptant l’idée de devenir lui-même un assassin. Glenn Ford compose un personnage simple qui se laisse dépasser par ses désirs et ses faiblesses. Porteur de toutes les perversions, le couple formé par Gloria Grahame et Broderick Crawford ira au bout de son destin, aussi sûrement qu’une locomotive sur des rails.
Le 17 août, nous vous proposerons une autre exploration languienne de l’âme humaine avec la réédition de The Secret Beyond the Door (le Secret Derrière la Porte). Ce film étrange et fascinant teinté de psychanalyse est l’une des réponses de Lang à Hitchcock. Comme le maître du suspense dans Suspicion ou Rebecca, Lang utilise les névroses de ses personnages pour plonger les spectateurs dans un bain d’angoisse.
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Pour en revenir à cette semaine, n’hésitez donc pas à venir prendre un vrai plaisir de cinéma estival avec La Guerre des Mondes (War of the Worlds), l’adaptation de Steven Spielberg du roman de H.G. Wells. Tom Cruise y interprète un père dépassé et absent à qui son ex-femme confie les enfants pour le week-end. Dommage, c’est le moment que choisissent de super méchants extraterrestres pour détruire notre planète. Des effets spéciaux saisissants, des images choc (trains en flammes, avion en miettes, campagne rouge sang…), des acteurs impeccables (Cruise, bien sûr, mais aussi les deux gamins, la petite Dakota Fanning et Justin Chatwin), et une mise en scène d’une spielbergienne efficacité. Du bon, du beau, du cinéma qui fait peur et rêver.
Voilà donc de quoi nourrir votre semaine, sans oublier bien sûr une séance matinale de rattrapage pour celles et ceux qui auraient raté Le Démon s’éveille la Nuit (Clash by Night), notre Fritz Lang du mois de juin.
Semaine que, bien évidemment, nous vous souhaitons douce et sereine avec une option grasse matinée puisque cette semaine nous amorçons une douce descente vers l’été en supprimant la séance de 10h.
Isabelle Gibbal-Hardy
L’équipe du Grand Action