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L'Édito

Des filles et des femmes.

L'Édito

Des filles et des femmes.

Chères spectatrices, chers spectateurs,

En cette période de Mondial où le football emporte tout, il est bien agréable de voir un beau film de femmes. Ma Fille, deuxième long métrage de Laura Bispuri, répond parfaitement, voire plus, à celles et ceux qui auraient cette aspiration. Outre cette sortie nationale dont la lumière sarde va illuminer nos écrans, plusieurs événements vont rythmer la semaine. Nous commencerons par un voyage exotique mercredi avec Trois Rêves de Jungle, série de courts-métrages réalisée lors d’un atelier sauvage encadré par Werner Herzog. Le même soir, les étudiants américains d’Harvard in Paris visiteront la banlieue en crise telle que Mathieu Kassovitz la montrait dans La Haine ; la séance sera, comme à l’accoutumée, précédée et suivie d’un débat. Vous aurez toute la semaine pour voir nos autres films – ceux de L’Expérience Diagonale et ceux de Paul Vecchiali, ainsi que l’Affaire Thomas Crown, Ready Player One et Phantom Thread, avant mardi. Ce soir là à 20h, se tiendra le dernier rendez-vous de la semaine, en l’occurrence une avant-première du Ciné-Club Louis Lumière. En présence du chef-op Jonathan Ricquebourg, nous découvrirons Shéhérazade, nouveau film de Jean-Bernard Marlin, présenté lors de la dernière Semaine de la Critique Cannoise.

Mercredi soir, battle d’événements. A 19h, Trois Rêves de Jungle, comme autant de courts-métrages tournés au Pérou sous le haut patronage de Werner Herzog qui y dirigeait un atelier de réalisation. Nous aurons plaisir à découvrir le résultat de cette expérience, et de rencontrer les auteurs des films, à commencer par Quentin Lazzarotto, notre ami de l’IHP organisateur de notre ciné-club Univers Convergents,  pour Carlito part pour toujours, Léopold Dewolf pour Maldonado Mambo et Samir Arabzadeh pour Dreaming of Ice Cream. L’entrée sera libre et la projection sera suivie d’un cocktail.

A 20h, les étudiants de Harvard in Paris ont invité un beau duo pour débattre autour de La Haine, coup de poing cinématographique que Mathieu Kassovitz réalisa en 1995. François Taddei, biologiste, pédagogue et directeur du CRI et Stéphane De Freitas, créateur d’Eloquentia, échangeront leur point de vue sur la ville et tout ce qui l’entoure lors du débat qui suivra la projection.

Avant de terminer la saison en beauté lors du cocktail qui suivra la projection, notre séance du Ciné-Club Louis Lumière, mardi à 20h, nous permettra de découvrir en avant-première le travail du Directeur de la photo Jonathan Ricquebourg, ancien responsable du ciné-club lors de l’année 2011-2012. Jonathan viendra nous parler de Shéhérazade, dernier film de Jean-Bernard Marlin, remarqué à Cannes et Prix Jean Vigo 2018. Les personnages fictionnels de Shéhérazade, jeune prostituée marseillaise, et de Zachary, le gamin taulard qui l’aime, se sont construits suite à un travail documentaire. Et ils vivent une belle histoire d’amour, tendue et tragique.

Amour, tension, tragédie ; voilà trois mots qui pourraient convenir pour évoquer Ma Fille. Après Vierge sous serment, son premier long projeté en compétition à Berlin en 2015, la jeune réalisatrice italienne Laura Bispuri retrouve l’actrice Alba Rohrwacher (sœur d’Alice, qui vient de recevoir le Prix du scénario à Cannes pour Heureux comme Lazzaro). Dans Ma Fille, Alba interprète une jeune femme assez déglinguée, mais qui fascine Victoria, une gamine attachante, au grand désespoir de la mère de la petite, la très sage et néanmoins sublime Valeria Golino. L’histoire se déroule en Sardaigne, dans un petit village où tout se sait et tout se tait. Baignée de soleil, cette île est à la fois concrète, nature, mais aussi fantastique et magique, comme les deux femmes autour desquelles gravite Victoria. Les paysages sardes offrent un vrai décor à ce drame où les secrets sont profondément enfouis. La féminité est au cœur du travail de Laura Bispuri, et ses trois personnages (et comédiennes, y compris la toute jeune Sara Casu) proposent trois portraits de femmes formidables, pour un film qui ne l’est pas moins.

Outre les titres cités en début de lettre, signalons aussi que se poursuit L’Expérience Diagonale, avec Simone Barbès ou la vertu, de Marie-Claude Treilhou, Belles Manières, de Jean-Claude Guiguet, Beau Temps mais orageux en fin de journée, de Gérard Frot-Coutaz et, bien sûr, les deux derniers opus de Paul Vecchiali – Les Sept Déserteurs et Train de vies.

On conclue vite avec l’Enfance de l’Art et deux dessins animés épatants, l’un destiné aux petits (Poupi, mercredi à 14h30), l’autre aux plus grands (Cro Man, de Nick Park, dimanche à 14h).

Bonne semaine.

Isabelle Gibbal-Hardy et l’équipe du GrandAction