Club de cinéma.
Chères spectatrices, chers spectateurs,
Cinéma-Club, Ciné-Club Positif, et même Club des fans d’Alexeï Guerman avec une séance de son hommage présentée par son producteur, les clubers de cinéma se retrouveront cette semaine dans les événements qui la rythmeront. Et puis, entre deux, ils pourront toujours voir Passion, le dernier De Palma, Django Unchained, le dernier Tarantino ou l’un des films de notre cycle Shakespeare à l’écran.
Jeudi soir, premier événement de la huitaine cinématographique : le Cinéma-Club. Une séance dédiée à Jean-Luc Godard, avec Alphaville, précédé d’un court-métrage du photographe Bernard Plossu, Michèle. Dans son néo polar d’anticipation (on disait pas encore ça dans les années 60), Godard fait évoluer le célèbre agent secret Lemmy Caution (Eddy Constantine) dans une ville étrange et extraterrestre, entièrement régie par un ordinateur, Alpha 60. D’où Alphaville. Pour commenter ce film venu d’une autre planète, mais tourné dans des décors aussi terriens et modernes que déshumanisés, le critique Alain Bergala, accompagné de Bernard Plossu, viendra apporter ses lumières sur le travail conceptuel de Godard. Un film rare, illuminé par la présence d’Anna Karina, et dont une scène (Constantine ouvrant les portes du couloir de la Maison de la Radio) est devenue culte. Cet échange se poursuivra autour d’un verre et le tarif unique pour participer à cette soirée est de 10€.
Dimanche à 15h30, nous aurons le plaisir d’accueillir Guy Seligmann, ami et producteur d’Alexeï Guerman, cinéaste russe récemment disparu, auquel nous rendons un hommage mérité et, selon vos dires et votre présence, très attendu. Guy viendra nous présenter une séance de Khroustaliov, ma Voiture, le film le plus connu de Guerman qui évoque la fin du règne de Staline. Egalement au programme du cycle que nous consacrons à ce cinéaste exigeant et qui refusa tout compromis, sacrifiant parfois sa carrière à sa liberté de ton, La Vérification, 20 jours sans Guerre et Mon Ami Ivan Lapchine. Trois films qui racontent l’histoire paranoïaque de la Russie soviétique et seront prudemment mis de côté par la censure pendant des années.
Mardi 26 à 20h, dernier événement de la semaine, à l’instigation du Ciné-Club Positif. Notre revue de cinéma préférée nous emmène chez Marco Bellocchio, grand monsieur du cinéma italien contemporain. Dans Vincere, le réalisateur évoque un secret de Mussolini : une autre femme revendiquant sa qualité d’épouse légitime et un enfant reconnu puis désavoué. Avec délicatesse et force, ce film nous fait approcher l’horreur du fascisme par une voie de traverse : la vie privée. Pour débattre à l’issue de la projection de ce film qui fut l’un des favoris pour la Palme d’Or en 2009, Hubert Niogret, éminente plume de Positif, sera dans la salle.
Encore à l’affiche, les derniers opus de deux grands réalisateurs américains, aussi reconnus que marginaux. De Palma nous entraîne dans un drôle d’histoire de manipulation, de sexe et de meurtre dans Passion, et Tarantino dans le Sud profond au temps de l’esclavage avec son explosif Django Unchained. Et puis, notre festival Shakespeare à l’écran poursuit aussi sa carrière. L’occasion de voir ou revoir des lectures classiques ou carrément décalées des œuvres du plus grand dramaturge de tous les temps. Mais comment choisir entre le Jules César de Mankiewicz et les taulards de César doit Mourir, des Frères Taviani ? Entre Le Château de l’Araignée, Macbeth nippon de Kurosawa, le Henry V de Laurence Olivier ou le Richard III vu par Paccino dans Looking for Richard ? Faut-il voir le Hamlet russe de Grigori Kozintsev, la version japonaise de Kurosawa (Les Salauds dorment en Paix) ou le délirant To Be or Not Be de Lubitsch ? Quelle vision de La Tempête? La new yorkaise de Paul Mazursky, ou la plus anglaise du Prospero’s Book de Peter Greenaway ? Franchement, plutôt que de choisir, autant toutes les voir !
Concluons rituellement par l’Enfance de l’Art et, dimanche à 14h, envolons-nous avec Peter Pan, un chef d’œuvre Disney signé Clyde Geronimi.
De quoi avoir des ailes toute la semaine.
Isabelle Gibbal-Hardy et l’équipe du Grand Action