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L'Édito

Citoyens cinéphiles.

L'Édito

Citoyens cinéphiles.

Chères spectatrices, chers spectateurs, 

Cette semaine est marquée par un nouveau Festival Ciné Citoyen, sélection de documentaires qui « questionnent sur l’avenir de notre planète ». Nous sommes ravis de soutenir cette indispensable interrogation en vous proposant ce beau programme. Ce festival laisse de la place au cycle Fritz Lang, le goût du noir, à celui consacré à Kelly Reichardt, pour accompagner First Cow, ainsi qu’à nos deux autres récentes sorties : Out of the Blue et Entre deux trains. 

Vendredi, samedi et dimanche, le Festival Ciné Citoyen prendra ses aises dans nos salles. L’occasion de découvrir des documentaires de diverses origines où l’on voit que la préoccupation environnementale touche l’ensemble de la planète. Approche anthropologique avec Le Sentier d’anaconda, d’Alessandro Ángulo Brandestini, nutritionnelle avec La Fin de la viande, de Marc Pierschel, et énergétique avec Contre vents et marées, de Nathalie Marcault, Emmanuelle Mougne et Bénédict Pagnot, ou Thorium, la face gâchée du nucléaire, de Myriam Tonelotto. Nous partirons aussi en Sibérie avec les trafiquants de défenses de mammouths dans le vertigineux Genesis 2.0, de Christian Frei & Maxim Arbugaev, et dans la folie corrompue du Libéria avec Silas, de Hawa Essuman & Anjali Nayar. Dans Sais-tu pourquoi je saute ? Jerry Rothwell nous présente un étrange jeune autiste, tandis que Werner Boote, dans L’illusion verte, nous interroge sur le greenwashing du capitalisme. D’excellentes façons de regarder le monde en face. Et d’agir !

On a toujours raison de revenir aux fondamentaux de la cinéphilie. Une croyance que nous partageons avec le distributeur Théâtre du Temple, qui nous fait la joie de proposer la réédition sur copie neuve de trois Fritz Lang, période américaine. Avec Fritz Lang, le goût du noir, revoyons donc L’Invraisemblable Vérité, une manipulation pour la bonne cause, Le Démon s’éveille la Nuit, un prenant drame conjugal, et La Cinquième Victime, où la recherche du « tueur au rouge à lèvres » dénonce le journalisme à sensation.  

L’exhaustif cycle Kelly Reichardt permet de revoir l’intégralité des œuvres de cette cinéaste majeure du cinéma indépendant US. Six films donc, plus son tout dernier, First Cow, où Kelly observe, avec son sens du détail et son magnifique travail sur le son, une face cachée du rêve américain. L’association du cuisinier mélancolique et du migrant asiatique dans l’Oregon sauvage des années 1820 compose un délicat western contemplatif à la troublante beauté plastique. 

Rien de tel dans Out of the Blue, film punk où Dennis Hopper plonge avec délice dans tous les excès des années 80, en suivant le parcours de Cindy, ado déglinguée dans un monde qui l’est tout autant. On retrouve un peu de douceur avec la caméra de Pierre Filmon, qui suit ses deux amoureux Entre deux trains. Un joli film presque rohmérien, que son réalisateur nous présentera mardi avant la projection de 15h45. 

On termine rituellement avec L’Enfance de l’Art et deux comédies d’animation signées par deux grands cinéastes. Mercredi à 14h30, rendez-vous avec Frankenweenie, où Tim Burton ressuscite le chien de son héros et, dimanche à 14h, nous nous évaderons du poulailler avec Chicken Run, de Peter Lord et Nick Park. 

Belle semaine.

Isabelle Gibbal-Hardy et l’équipe du Grand Action