C’est du brutal !
Chères spectatrices, chers spectateurs,
Et c’est surtout un choc : The Brutalist, le film le plus attendu et ambitieux de ce début d’année, sort ce mercredi au Grand Action. De l’immense spectacle. Tout comme, si vous aimez l’opéra, Maria, le somptueux biopic de La Callas de Pablo Larrain ou, plus modeste mais non moins passionnant, Apprendre, le doc sur l’école publique de Claire Simon. Trois événements rythmeront aussi la semaine, et commençons par eux.
Une fois par mois – ce sera jeudi à 20h – le Ciné-Club La Relève invite des cinéastes à présenter leur film – en l’occurrence d’animation – et à échanger avec le public. Gabrielle Selnet, Adam Sillard et Chloé Farr nous montreront La Mort du petit cheval et Au-revoir Jérôme, puis ce sera au tour de Florence Miailhe pour Les oiseaux blancs, les oiseaux noirs et Papillon, et nous terminerons avec Emilie Tronche qui viendra nous présenter Samuel Episodes 1, 3, 10, 13, série qui l’a fait connaitre lors de sa diffusion sur Arte. Toutes et tous resteront pour débattre.
Consacré à la science-fiction, le Festival Les Mycéliades développe son programme pendant 15 jours et 70 villes. Dimanche à 15h, il s’arrête au Grand Action avec Strange Days, de Kathryn Bigelow, où un étrange ancien flic trafique des vidéos très/trop immersives. Après la projection en 35mm, Jennifer Padjemi, journaliste et autrice, Stéphanie Nicot, essayiste et éditrice en science-fiction et Arthur Cios, rédacteur en chef adjoint et chef cinéma de Konbini, débattront avec la salle.
Lundi à 19h30, nous accueillerons notre Directors’ Club du mois, lors duquel les cinéastes Nicolas Klotz et Elisabeth Perceval discuteront de Notre Musique, les trois royaumes – enfer, purgatoire, paradis – de Jean-Luc Godard.
D’abord acteur, Brady Corbet passe de l’autre côté de la caméra en 2015 pour L’Enfance d’un Chef, adapté de Sartre, qui obtient le Prix de la meilleure première œuvre à la Mostra. Ses deux suivants iront aussi à Venise, et The Brutalist lui rapporte le Lion d’Argent, tandis que le film glane 3 trophées du Golden Globes 2025. Pas mal pour un réalisateur de 36 ans ! Voilà donc l’histoire d’un architecte juif hongrois qui, à la fin de la seconde guerre mondiale, émigre aux États-Unis. Après des débuts difficiles, un riche financier le fait travailler et toucher le rêve américain. L’architecte s’inscrit dans le courant du brutalisme, un style issu du mouvement moderne, mais il découvre aussi que le monde des affaires, s’il est plus policé, est presque aussi cruel que celui qu’il a fui. Cette vaste fresque bouscule les codes, les esprits… et la durée : 3h34 (avec un entracte) ! Plus qu’un film, The Brutalist est une expérience sensorielle bouleversante, portée par un Adrien Brody au sommet.
Au niveau de « l’acting », on ne peut aussi que saluer la performance d’Angelina Jolie, la Maria, de Pablo Larrain. Ce spécialiste du biopic, en suivant les derniers jours de La Callas et son addiction aux médicaments, retrace le parcours à demi-fantasmé de la diva. Plaisir des yeux avec des cadres dignes d’une scène d’opéra, et joie des oreilles d’entendre les plus beaux morceaux de la soprano.
Il y a bien d’autres films récemment sortis à voir au Grand Action, à commencer par Apprendre, le documentaire en immersion de Claire Simon dans une école primaire d’Ivry-Sur-Seine, ou Bernie, la réjouissante comédie noire inéditede Richard Linklater. Voyez le reste du programme en fin de lettre et concluons avec l’Enfance de l’Art. Mercredi à 14h30, Monsieur Bout-de-bois réjouira les plus jeunes et, dimanche à 14h, Miraï, ma petite sœur, de Mamoru Hosoda ravira les familles.
Belle semaine.
Isabelle Gibbal-Hardy et l’équipe du Grand Action