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L'Édito

Cannes d’hier à aujourd’hui.

L'Édito

Cannes d’hier à aujourd’hui.

Chères spectatrices, chers spectateurs,

Tambours et trompettes, le 63e Festival de Cannes débute mercredi par la projection de Robin Hood (Robin des Bois), dernier film de Ridley Scott, avec Russell Crowe et Cate Blanchett. Le Grand Action vivra à l’heure de Cannes puisque, avant même les festivaliers, mercredi dès 13h20, nos spectateurs pourront voir Robin Hood dans la salle panoramique. Mais, si nous fêtons le présent cannois, nous rendrons aussi hommage à son passé, via la poursuite de notre Cycle d’Or, sélection de Palmes d’Or des précédents millésimes.

Robin Hood apparaît dans la littérature britannique au XIVe siècle. 200 ans plus tard, l’imprimerie permet la diffusion des balades médiévales du justicier, qui devient alors contemporain de Richard Cœur de Lion (fin du XIIe), et ennemi de son frère Jean, dont le shérif de Nottingham est le bras séculier. Oscillant au fil des époques entre le statut de bandit et de rebelle, Robin la Capuche (Hood, et non Wood, comme l’a traduit maladroitement le français) fait sa vraie entrée dans la légende au XIXe siècle grâce à l’Ivanhoé de Walter Scott. C’est donc son homonyme Ridley qui l’adapte en 2010 au cinéma. Mais cette lecture filmique n’est pas la première, loin s’en faut. Hollywood (entre autre) s’est emparé du mythe il y a fort longtemps et de nombreuses versions filmées existent. Avant Russel Crowe, Douglas Fairbanks (en 1922), Errol Flynn (en 1938, dans une sublime version récemment projetée dans nos salles), Sean Connery, Kevin Costner, ont bandé l’arc de Robin. Sans compter le Robin délirant des Monty Python (John Cleese dans Times Bandits), ni la version animée de Disney, ni une foultitude d’autres, plus ou moins réussies.

L’idée d’un Robin Hood a été soufflée à Ridley Scott par Russel Crowe qui, depuis Gladiator, vit une belle histoire d’amour cinématographique avec le réalisateur. Notons que cette collaboration ne comporte pas que des réussites. Mais après GladiatorUne grande Année (piètre bluette provençale), American Gangster (robuste polar historique) et Mensonges d’Etat (un film d’espionnage avec Leonardo DiCaprio), Robin Hood est le cinquième film des deux compères. Le film retrace les années de formation de Robin, qui le conduiront à entrer dans la légende populaire. On sait aussi la maîtrise et le talent de Ridley pour filmer des batailles épiques, ainsi que son exigence quasi-shakespearienne à traiter les conflits entre les personnages. Ainsi, le duel entre Robin et le Prince Jean serait aussi riche que la lutte entre Maximus et Comodus, les héros de Gladiator. Le tout transposé dans la forêt de Sherwood, avec la belle Cate Blanchett en belle Marianne.

En salle Club, les Palmes d’Or de l’histoire cannoise font leur cinéma. Nous reverrons donc un doublé de Shohei Imamura, primés en 1983 pour La Ballade de Narayama et en 1997 pour L’Anguille, un film étrange et métaphorique, ainsi que la Palme d’Or oubliée de 1962,
La Parole Donnée, film mystique et au dénouement inattendu du Brésilien Anselmo Duarte. Au rayon valeurs sûres, nous retrouverons la guerre baroque et Underground d’Emir Kusturica, la grandiose chute du Guépard, de Visconti, les nuits romaines vues par Fellini dans Dolce Vita, les errances d’un vétéran du Vietnam reconverti en Taxi Driver. Martin Scorsese, le réalisateur, sera doublement représenté puisque son dernier opus, Shutter Island, reste à l’affiche.

Dernières lignes pour l’Enfance de l’Art qui nous propose une sélection de courts-métrages muets du grand Buster Keaton.

Bonne semaine.

Isabelle Gibbal-Hardy et l’équipe du Grand Action