Bye bye, Jimmy… Hello Christopher !
Chère Spectatrice, cher Spectateur,
Il faisait beau ce 30 septembre 1955 sur la route de Salinas, dans le désert de Californie. En fin d’après-midi, une Porsche surgit, rugit, dérape et finit sa course contre un arbre. Au volant, un jeune acteur de 24 ans qui, en 3 films (en fait 6, mais l’histoire retient surtout les 3 derniers), avait conquis le monde. « Rêve comme si tu vivais éternellement ; vis comme si tu allais mourir aujourd’hui » disait James Dean. Il est mort ce jour-là, mais il allait faire éternellement rêver.
Cette semaine, le Grand Action a voulu rendre hommage à ce phénomène qui ne vit jamais ses plus grands films, dont Giant (Géant) que nous projetons dans la salle panoramique.
Ce film fleuve réalisé par Georges Stevens en 1955 raconte l’histoire des Benedict. Cette riche famille texane est confrontée à un monde en pleine mutation, incarné par un de leur ex-employé enrichi par le pétrole. Le couple Benedict, interprété par Rock Hudson et Lyz Taylor, donne la réplique à l’éternel Jimmy. Un énorme film au budget colossal qui fut le dernier de James Dean.
Le matin dans cette même salle panoramique, un tout autre genre de cinéma anglophone de qualité, avec un tout autre genre d’acteur, bien vivant celui-là. Depuis plus de 20 ans, Christopher Walken prête son physique étrange et son regard inquiétant à un aréopage de personnages déjantés. De grands réalisateurs ont su exploiter l’extraordinaire potentiel de Walken. En avant donc pour des matinées perturbantes : dans Dead Zone de David Cronenberg, Christopher Walken interprète un miraculé qui, au sortir d’un coma de 5 ans, prévoit l’avenir, et surtout le pire. Chez Abel Ferrara, il est The King of New York, un Robin des Bois “destroy“ et crépusculaire de la Big Apple, qui ne rêve que de faire le bien et finit dans le sang.
Ce clin d’œil matinal au cinéma de répertoire récent ouvre la voie à des films des années 60 à 90 que nous comptons bien vous faire découvrir. D’ailleurs, notre prochaine grande sortie du 12 octobre célèbrera Klute, un thriller troublant très 70’s. Filmée par Alan J. Pakula, qui en était alors à son deuxième film, la relation entre le privé et la call-girl (Donald Sutherland et Jane Fonda) fit souffler un vent de soufre sur l’Amérique puritaine. À ne pas rater.
Mais que nos amis Langophiles se rassurent. En attendant la prochaine réédition de Casier Judiciaire (You and Me), ils retrouveront dans la salle club quelques glorieux opus de Fritz. À savoir : Furie (vendredi, dimanche, mardi), le Secret derrière la porte (lundi), la Femme au Portrait (jeudi) et, pour les enfants de tout âge, les Contrebandiers de Moonfleet (mercredi, samedi).
Vous avez tout pour passer une excellente semaine dans nos salles.
Isabelle Gibbal-Hardy
L’équipe du Grand Action