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L'Édito

Bonne et Priscillannée.

L'Édito

Bonne et Priscillannée.

Chères spectatrices, chers spectateurs,

2024 s’annonce donc glamour et rock ’n’ roll avec la sortie de Priscilla, le nouveau film de Sofia Coppola inspiré du livre de madame Presley, jeune (et unique) épouse de l’idole Elvis. Outre ce biopic fort attendu, qu’accompagne un cycle Sofia Coppola, deux ciné-clubs vont rythmer la semaine ; celui de nos amis vietnamiens d’Yda samedi à 16h, et le rendez-vous CMC (costume-maquillage-coiffure) de dimanche 18h avec Sibyl. Par ailleurs, Brieuc Schieb et son équipe viendront à plusieurs reprises nous présenter Koban Louzoù, singulier moyen-métrage remarqué dans de nombreux festivals. Et puis, bien sûr, nos rééditions et nouveautés de la fin 2023 (Mon Nom est Personne, Mary à tout prix, Fremont, Goodbye Julia, Killers of the flower moon, et Past Lives de Celine Song) enjambent l’année. 

Samedi 16h, Bui Thac Chuyen est l’invité du Ciné-club Yda, qui défend sa passion du cinéma vietnamien, un peu méconnu sous nos latitudes. Bui Thac Chuyen nous présentera Cendres glorieuses, drame rural qui obtint la Montgolfière d’Or au Festival des Trois Continents en 2022. Un débat suivra la projection. 

Le lendemain à 18h, ce sera au tour des professionnel.le.s du costume, du maquillage et de la coiffure au cinéma de se retrouver pour leur Ciné-club CMC. Odile Fourquin, Cheffe maquilleuse de toutes les vedettes de Sibyl (Virginie Efira, Adèle Exarchopoulos, Sandra Hüller, Laure Calamy, Niels Schneider et le regretté Gaspar Ulliel) débattra après la projection de ce film de Justine Triet qui en a également co-écrit le scénario avec Arthur Harari.

Né en 1995, Brieuc Schieb réalise de curieux objets cinématographiques en s’appuyant sur des situations existantes et des situations documentaires pour créer de la fiction. Sa dernière production, Koban Louzoù, l’histoire d’un chantier participatif isolé du monde, sera projetée plusieurs fois cette semaine, précédée de La Tourbière, son premier court-métrage. Brieuc et son équipe animeront certaines séances. 

Depuis Virgin Suicides, Lost in Translation, ou Marie-Antoinette, tous – avec d’autres – présents dans le cycle Sofia Coppola qui accompagne la sortie de Priscilla, la réalisatrice s’intéresse aux jeunes filles (et à leurs pieds !), ainsi qu’au décalage de personnages plongés dans un monde qui n’est pas le leur. La rencontre d’une collégienne de 14 ans avec une star montante de 10 ans son aîné dans les années 60 ne pouvait échapper à son regard. Voici donc Priscilla, un film inspiré des Mémoires de Madame Presley (Elvis et Moi, J’ai Lu) ; il revient sur le conte de fées que vécut une presque-enfant, fille d’un officier américain dans l’Allemagne de l’après-guerre, qui séduisit sans le vouloir Elvis, king du rock’n roll, mobilisé par l’US Army. En adoptant le point de vue de Priscilla (formidable Cailee Spaeny), la fille Coppola – qui sait ce que la célébrité indirecte veut dire et la curiosité, parfois malsaine, qu’elle suscite – démonte gentiment la belle histoire. Car Elvis, incarné par le charismatique Jacob Elordi – qui a joué un rôle époustouflant de lycéen narcissique et manipulateur dans la série à succès Euphoria – sut certes faire preuve de délicatesse avec la jeune fille, qu’il épousa plus tard, mais l’entraîna aussi dans ses délires et ses addictions. Maintenue à distance de la gloire électrique, Priscilla vécut à Graceland, le paradis d’Elvis à Memphis, dans un monde cotonneux et luxueux, coloré et déconnecté. C’est celui-là, à 1000 lieues de l’Allemagne grise où naquit leur idylle, que nous raconte Sofia Coppola. Le portrait aussi d’une femme enfant qui, arrivant à l’âge adulte, sut prendre sa vie en main, et s’émanciper du monstre sacré. Loin, malgré les apparences, de la fable sucrée, Priscilla raconte un destin exceptionnel, auquel il est pourtant facile de s’identifier. 

Avant de conclure, rappelons que Mon nom est personne, le drôle et crépusculaire western spaghetti de Tonino Valerii, avec Terence Hill et Henry Fonda conserve l’affiche, tout comme Mary à tout prix, la délirante pochade des frères Farrelly, portée par l’inénarrable Cameron Diaz. Et on vous recommande encore le très réussi Past Lives, où Celine Song décline les amours passées, présentes et ratées de Nora et Hae Sung sur 3 décennies et autant de pays. Une vraie surprise. Ne ratez pas non plus nos autres films (voir plus bas), et parlons Enfance de l’Art. Mercredi à 10h30, Paddy la petite souris ravira les petits, et le Charlot Festival de jeudi 10h30 et dimanche 14h mettra tout le monde d’accord. 

Belle semaine et année.

Isabelle Gibbal-Hardy et l’équipe du Grand Action.