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L'Édito

Bon anniversaire mademoiselle Darrieux.

L'Édito

Bon anniversaire mademoiselle Darrieux.

Chères spectatrices, chers spectateurs,

Le 1er mai, Danielle Darrieux aura 100 ans ! L’occasion de rendre un hommage mérité à cette grande dame du cinéma et ses huit décennies de carrière. Le court métrage qu’Emmanuel Vernières lui à consacré ouvrira chaque projection du cycle Danielle Darrieux, toutes présentées. Autre temps fort de la semaine, le Vilmos Tribute de dimanche : Close encounters with Vilmos Zsigmond, le documentaire de Pierre Filmon sur cet immense chef opérateur sera suivi d’une interséance animée par Pierre-William Glenn. Il introduira John McCabe, de Robert Altman, éclairé par Zsigmond. Le reste du programme se répartit entre le Cycle David Cronenberg et nos précédents succès – Certaines femmesLoving,Manchester by the SeaValmont – et The Lost City of Z épopée amazono-victorienne, complété par un cycle James Gray.

Formée à la musique par sa mère, Danielle étudie le violoncelle et apprend à chanter juste. Dans les comédies musicales de Demy, elle sera l’une des rares interprètes à ne pas être doublée, mais nous n’en sommes pas là. La toute jeune musicienne, qui n’a jamais pris de cours de comédie, passe un bout d’essai au studio d’Epinay. Sa spontanéité emporte l’adhésion de tous et la voilà, à 14 ans à peine, débutant au cinéma en 1931 dans Le Bal, de Wilhelm Thiele. Elle jouera de nombreuses fois la gamine facétieuse et chantante aux côtés de tous les grands d’avant-guerre, travaillant même avec des exilés du nazisme comme Billy Wilder ou Robert Siodmak, avant d’aller tourner quelques films à Hollywood. En 1935, elle épouse Henri Decoin, qui lui permet de grandir et en fait la vedette de la plupart de ses films, dont Premier Rendez-vous, qui sera un immense succès. Après la guerre, elle poursuit sa carrière flamboyante avec Occupe toi d’Amélie, un vaudeville pétillant mis en scène par Claude Autant-Lara, et retourne quelques temps en Amérique avant de rencontrer Max Ophüls qui en fait son égérie dans trois films importants : La RondeLe Plaisir et surtout Madame de…, où sa composition de grande dame frivole lui vaut d’être comparée à Dietrich et Garbo !  En ces années 50, elle est la reine du cinéma, donnant la réplique aux plus grands (Gabin, Marais, Bourvil…) et, aux côtés de Ventura, Blier, Meurisse et Reggiani,  incarne le rôle titre de Marie-Octobre, de Julien Duvivier. Dans les années 60, la star tourne pour la Nouvelle Vague, mais se produit surtout sur les planches qu’elle ne quittera plus. Mademoiselle Darrieux, qu’on appela DD avant que BB ne devienne la nouvelle idole du cinéma, n’abandonne toutefois pas l’écran, mais choisit ses projets au coup de cœur. En 1984, elle joue une vengeresse nostalgique dans En haut des marches, de son ami Paul Vecchiali (qui est aussi le nôtre) et, en 1991, partage la vedette d’un trio de sœurs avec Micheline Presle et Paulette Dubost dans Le jour des Rois, de Marie-Claude Treilhou. Dix ans plus tard, François Ozon lui offre l’une des Huit Femmes de sa comédie stylisée et chantée. Les projections des films de DD seront précédées du court-métrage Tournons ensemble, Mademoiselle Darrieux, d’Emmanuel Vernières, et toutes seront présentées ou suivies d’un débat, animées en alternance par Gwénaëlle Le Gras, Geneviève Sellier ou Ginette Vincendeau. Samedi à 20h, après 8 Femmes, nous soufflerons les bougies de Danielle lors du cocktail à suivre.

Dimanche à 16h15, le documentaire de Pierre Filmon Close encounters with Vilmos Zsigmond ouvrira le Vilmos Tribute du mois, afin de rendre hommage à ce grand maître de la lumière. Le chef opérateur Pierre William Glenn viendra ensuite évoquer le travail de son immense confrère. Il nous permettra de mieux comprendre la photo que Zsigmond offre à John McCabe. Ce western très « Nouvel Hollywood » de Robert Altman, moderne et mélancolique, est aussi porté par les ballades de Leonard Cohen.

Une triste histoire de droits nous prive de Videodrome, mais pas du Cycle David Cronenberg. Nous pourrons donc voir quelques films majeurs de ce réalisateur canadien qui adore déranger autant visuellement que par le discours. Nous reverrons donc M Butterfly, et tous ses films des années 2000 : SpiderA History of Violenceles Promesses de l’ombreA Dangerous MethodCosmopolis et Maps to the Stars .

Non sans vous rappeler que nos succès récents, dont The Lost City of Z accompagné d’un Cycle James Gray, gardent l’affiche, terminons avec l’Enfance de l’Art qui raconte aux tout petits l’histoire de La Chouette entre veille et sommeil, joli dessin animé franco-belge.

Bonne semaine.

Isabelle Gibbal-Hardy et l’équipe du GA