Age d’Or et Palme d’Or.
Chères spectatrices, chers spectateurs, Noël sera d’or cette semaine au Grand Action avec Elizabeth : l’Âge d’Or, nouveau film de Shekhar Kapur sur Elisabeth 1ère d’Angleterre, et notre cycle d’Or, sélection des films palmés au Festival de Cannes. Économiste d’origine indienne venu tardivement à la réalisation, Shekkar Kapur avait vite rencontré le succès avec Mister India, puis, en 1994, avec La Reine des Bandits, film formidable qui provoqua le courroux des autorités de son pays. Il entama alors une carrière américaine en portant à l’écran un projet ambitieux : une biographie en trois parties sur Elisabeth 1ère, reine d’Angleterre de 1558 à 1603. En 1998, sortait le premier volet de ce grand œuvre, évoquant la jeunesse de la reine, qui fut salué par huit nominations aux Oscars. Il faut dire que Shekhar Kapur avait rencontré une jeune actrice alors débutante, prête à incarner cette grande figure de l’histoire : Cate Blanchett. Près de 10 ans plus tard, le réalisateur retrouve son actrice pour le film de la maturité. Dans l’Age d’Or, que nous avons le plaisir de projeter sur notre écran panoramique, Elisabeth est au pouvoir et doit lutter contre tous ceux qui ont juré sa perte. À commencer par Philippe II d’Espagne qui, fort de son Invincible Armada et du soutien de Rome, veut ramener la protestante couronne britannique dans le giron de la vraie foi catholique. Car au-delà de la leçon d’histoire, ce film veut évoquer un thème très contemporain : la tolérance, opposée au fondamentalisme religieux. Mais Elisabeth est aussi prise dans une autre bataille, celle de son cœur contre ses obligations. Portée par une Cate Blanchett impériale qui, somptueusement vêtue (costumes d’Alexandra Byrne, créatrice de ceux du Hamlet de Kenneth Branagh), évolue dans des décors royaux (signés Guy Hendrix Dyas, collaborateur de Tim Burton, Terry Gilliam et Stephen Spielberg), l’épopée d’Elisabeth ne manque pas de souffle.
Du souffle, il y en a aussi avec la suite de notre Cycle d’Or : de grands films primés à Cannes, et qui ont fait de Cannes le plus grands des festivals de cinéma. Mercredi, Shohei Imamura nous entraîne dans sa poétique Ballade de Narayama. Jeudi, Coppola nous fait écouter de mystérieuses et mortelles Conversations Secrètes. Vendredi, Jerry Schatzberg dans L’Épouvantail, suit l‘errance de deux paumés de l’Amérique des années 70. Samedi, Emir Kusturica nous fait plonger dans l’Underground de Belgrade pendant la guerre en ex-Yougoslavie. Dimanche, Wim Wenders arpente Paris-Texas et, mardi, Fellini explore la Dolce Vita romaine.
Pour finir, signalons deux séances spéciales. Jeudi à 16h, rendez-vous avec Happy Together de Wong Kar Wai (Prix de la Mise en Scène en 1997) et, mercredi à 14h, l’enfance de l’art proposera au jeune public un drôle de dessin animé hong-konguais avec le cochon McDull dans les Nuages.
Isabelle Gibbal-Hardy et l’équipe du Grand Action