Le plastique est-il fantastique ?
Chères spectatrices, chers spectateurs,
Le Ciné-club CLIMAX de mercredi 19h30 apportera la réponse à cette question après la projection de deux films. Thèse : Le Chant du styrène, formidable ode au plastique d’Alain Resnais de 1958 ; antithèse avec Eco lanta, où Luke Romo Hodges dresse un portrait plus mitigé de cette matière magique… Le débat à suivre fera la synthèse. Trois autres événements ponctueront la semaine et notre programmation, où vous retrouverez Bernie, comédie macabre de Richard Linklater, Nosferatu fantaisie gothique de Robert Eggers, ou Eephus, chronique du baseball amateur de Carson Lund ; plus les autres films affichés en fin de lettre. Mais commençons par nos ciné-clubs.
Mercredi à 19h30, nous vous espérons nombreux au Ciné-club CLIMAX. Il nous interroge sur la facilité que le plastique a apporté au monde de l’après-guerre, et la façon dont il nous submerge aujourd’hui. En 1958, Péchiney, alors fleuron de l’industrie française, commandait à Alain Resnais un court-métrage à la gloire des polymères issus du pétrole, considéré comme « un liquide magique ». Si le discours du Chant du styrène est daté, le style est génial et fera regretter aux réalisateurs de films institutionnels cette époque déculpabilisée et créative. Sur une musique de Pierre Barbaud dirigée par Georges Delerue, Pierre Dux lit un poème en alexandrins de Raymond Queneau, alors que Resnais laisse glisser sa caméra sur des installations industrielles. Incroyable. Incroyables aussi la submersion du plastique, solution universelle qui s’est muée en plaie environnementale. Dans Eco lanta, projeté après Le Chant du styrène, Luke Romo Hodges alerte sur les dégâts de cette matière, et dessine des pistes pour s’en débarrasser. Marie-Claude Cherqui, spécialiste de Raymond Queneau et du film d’Alain Resnais, Morgan Lechat, professeur de physique-chimie et vulgarisateur scientifique sur les réseaux sociaux, Cédric Villani, mathématicien et médaille Fields, ainsi que Philippe Chalmin, historien et économiste, expert des marchés de matières premières, confronteront leur point de vue lors du débat à suivre. Et tout se terminera rituellement au Grand Bar autour d’un cocktail dinatoire offert par Biocoop.
Vendredi à 20h, nous retrouverons Les Rendez-vous du cinéma grec et verrons Apples, de Christos Nikou, qui suit le parcours médical et affectif d’un homme amnésique.
Lundi à la même heure, nous accueillerons Sandrine Dumas qui nous présentera son documentaire Marilú, rencontre avec une femme remarquable, en l’occurrence la comédienne Marilú Marini. Sandrine restera avec nous pour échanger après la projection.
Mardi à 19h30, le Ciné-club Louis Lumière présentera également un documentaire, Patience, mon cœur, de Sophie Bredier. La réalisatrice sera dans la salle pour parler du travail de deuil de sa « mauvaise mère », thème de son film.
Comme les habitants de Carthage (Texas), vous aimez beaucoup Bernie, le joyeux croque-mort de la ville, même s’il s’amourache d’une vieille femme détestée. Cette comédie noire réalisée par Richard Linklater en 2011, inédite en France, est la bonne surprise de ce début d’année. Si vous préférez les ambiances moins ambiguës, mais plus expressionnistes, vous vous laisserez emporter par le Nosferatu de Robert Eggers. Et, même si vous ne comprenez rien au baseball, vous pourrez goûter à la délicieuse nostalgie de Eephus de Carson Lund. Pas mal d’autres films au Grand Action cette semaine avant la prochaine où nous accueillerons le Festival Télérama, pour voir ou revoir les incontournables de 2024.
En attendant et pour conclure, il y a toujours l’Enfance de l’Art et son duo d’animaux. Mercredi à 14h30, ce sera Le Criquet, de Zdeněk Miler et dimanche à 14h, Le Royaume des chats, de Hiroyuki Morita.
Miaou et belle semaine.
Isabelle Gibbal-Hardy et l’équipe du Grand Action