The good exclusivités.
Chères spectatrices, chers spectateurs,
Après Anora et le Voyage à Gaza (dont les séances de mercredi et mardi ouvriront des débats), les exclusivités s’enchaînent au Grand Action. Cette semaine, c’est Good One, un premier long-métrage féministe et indépendant d’une prometteuse jeune réalisatrice : India Donaldson. Niveau événement, un Ciné-Club La Relève jeudi à 19h, en présence de Nathalie Baye pour parler du Petit lieutenant, de Xavier Beauvois et, lundi à 19h30, le Directors’ Club de Lucie Borleteau qui a choisi L’Une chante l’autre pas, d’Agnès Varda. Entre les deux, de vendredi à dimanche, nous projetterons les courts-métrages du 48h Film Project Paris, lors de douze séances forcément animées.
C’est toujours un plaisir de recevoir Nathalie Baye, formidable actrice et délicieuse personne. Elle est l’invitée du Ciné-Club La Relève de jeudi 19h, pour parler d’un de ses grands rôles, celle de la Commandant de police du Petit lieutenant, de Xavier Beauvois, qui lui valut le César de la meilleure actrice en 2006.
De vendredi à dimanche, le Grand Action va vibrer de l’enthousiasme des équipes de cinéastes qui se lancent dans le défi de Faire un film en 48h. Pour ce cru 2024, toujours plein de surprises, d’inattendus, parfois d’à peu près, mais toujours d’une folle énergie, le jury sera dans la salle afin de choisir les lauréats de ce festival, à la tonalité et aux contraintes si particulières.
Actrice et réalisatrice, Lucie Borleteau co-préside la SRF (Société des Réalisateurs de Films) et a signé des épisodes de séries, des court-métrages et trois longs, dont Chanson douce, adapté du best-seller de Leïla Slimani. Son Directors’ Club de lundi 19h30 lui donne l’occasion de rendre hommage à l’une de ses idoles, Agnès Varda, dont nous verrons L’Une chante l’autre pas.
Vous connaissez (et appréciez) notre amour du cinéma indépendant américain. Ce mercredi, il nous envoie une nouvelle petite perle : Good one, d’India Donaldson, réalisatrice à peine quadragénaire qui passe au long après trois courts-métrages remarqués dans les festivals. Sam (Lily Collias, une révélation), une grande adolescente, renonce à un week-end avec ses potes pour une randonnée avec son père et Chris, son meilleur ami, incarné par James Le Gros, qui fut le comparse toxico de Matt Damon dans Drugstore Cowboy. Trip initiatique où la jeune fille découvre les affres de la féminité : accomplir une interminable série de corvées et se sentir proie. La randonnée est une figure classique du cinéma américain, de Delivrance à Leave no trace. Chaque fois, elle permet de révéler les personnages à eux-mêmes et aux autres. Sam va connaître des moments difficiles avec ses deux mâles blancs mûrs lors de cette marche, mais elle l’aidera à construire sa vie. Filmé en 12 jours en extérieur, Good one porte l’urgence féministe de faire et de dire. Surtout non.
Voyage à Gaza, de Piero Usberti, conserve évidemment l’affiche. Ce beau documentaire témoigne de la vie qui, en 2018, pouvait être heureuse dans cette enclave. On sait aujourd’hui ce qu’elle est devenue : quelques kilomètres carrés de ruines… Mercredi à 20h, à l’initiative du Bondy Blog, la séance sera présentée et suivie d’une rencontre avec L’UJFP, L’Agence Média Palestine, Education avec Gaza. Celle de mardi à 20h ouvrira un débat avec La Plateforme des ONG pour la Palestine, Les Céméa, animé par l’AJAR.
Toujours accompagnée du cycle Sean Baker les oubliés de l’Amérique, Anora, la pétillante escort girl new-yorkaise incarnée par Mikey Madison continue de séduire, et pas seulement cet idiot d’Ivan, fils inconséquent d’un oligarque russe qui l’épouse. Ses parents ne sont pas trop pour, et sa mère carrément hostile. Cette plongée documentée dans le monde des sex workers, puis des obscènement riches, tourne presque à la comédie quand débarquent les darons et leurs affidés. Baker possède un sens du récit vraiment exceptionnel et Anora a largement mérité la Palme d’Or que le jury du dernier festival de Cannes lui a décerné.
N’oubliez pas nos trois bijoux récents (When we were kings, Coconut Head Generation et La Noire de…), ni les séances horrifiques proposées par J-Horror, ni celle de l’Enfance de l’Art de mercredi 14h30 avec Panique tous courts.
Belle semaine.
Isabelle Gibbal-Hardy et l’équipe du Grand Action