When we were young in Gaza.
Chères spectatrices, chers spectateurs,
En 2018, quand il était jeune, Piero Usberti partit pour un Voyage à Gaza. Il en a tiré un témoignage bouleversant, surtout au regard du contexte actuel. En 1974, dans le Zaïre de Mobutu, Leon Gast suivait un combat mythique qui allait bien au-delà de la boxe. Il mit 22 ans à monter son documentaire royal : When we were kings. Nos deux sorties de la semaine rejoignent celle de la précédente, couronnée d’une Palme d’Or : Anora. Complétons le programme par des succès plus anciens (voir en bas de lettre), un cycle « frissons nippons » avec J-Horror, et une série d’événements, dont le premier se tiendra mercredi à 20h avec une soirée palestinienne motivée par le Voyage à Gaza. Les autres, par ordre d’apparition à l’écran.
Vendredi à 20h, on reste en Méditerranée pour Les Rendez-vous du cinéma grec, avec le réalisateur Constantinos Patsalides. Il sera dans la salle, accompagné de l’acteur Andreas Nikolaidis, pour commenter la projection de 30 et Appel aux disparus, deux de ses films.
Samedi à 17h, nous retrouvons le fulgurant Adrio Guarino pour sa sélection de Merci le court #9. Une neuvième édition thématisée par « comment se dire au-revoir » et exprimée d’un Bonne route Papa par Bianca Sescu. Après Berthe is dead but it’s ok, de Sacha Trilles, vous porterez le deuil d’une autre manière. Paloma Lopez sera aussi là pour Home, et ouvrira le funèbre et joyeux débat en compagnie de ses camarades, discussion qui se poursuivra autour du rituel verre au Grand Bar.
Le voyage peut se poursuivre ce même jour à 19h45, de façon plus légère et moins définitive, avec African fever, d’Alphonse Beni, proposé par notre ciné-club Écrans d’Afrique. Dimanche midi, retour en Grèce pour le rendez-vous du GrecDoc. Nous verrons A.T.H.E.N.S. de Yorgos Danopoulos, et Eleusis, de Takis Bardakos.
Laudateurs et contempteurs de la tonalité si particulière d’Aki Kaurismäki reconnaissent son indubitable talent de cinéaste. Le cadre, la composition, les couleurs, la construction – bref le style – sont d’une précision qui mérite une séance Du décor à l’écran. Dimanche à 18h, vous verrons Le Havre, avant d’en débattre avec deux collaborateurs importants du créateur finlandais : le chef-décorateur Wouter Zoon et le premier assistant-réalisateur Gilles Charmant.
Mardi à 19h30, le Ciné-club Louis Lumière n’en a Rien à foutre, tout comme Adèle Exarchopoulos, troublante, émouvante, attachante hôtesse de l’air du film d’Emmanuel Marre et Julie Lecoustre. Elle et il seront accompagné.es du chef opérateur Olivier Boonjing pour échanger après la projection.
Même si tous ces événements sont précieux pour les films, rien ne l’est plus qu’une sortie en salle, surtout pour un documentaire ! Deux arrivent cette semaine.
Le premier est historique et mythique. Filmé en 1974 mais sorti en 1997, When we were kings, de Leon Gast, capte la folie du premier championnat du monde de boxe poids lourds organisé en Afrique. La confrontation Ali-Foreman de Kinshasa fut un moment sportif, politique, artistique et musical exceptionnel. Pour poursuivre sur la thématique « droits civiques en Afrique », jetez donc un œil sur Coconut Head Generation, d’Alain Kassanda, et La Noire de…, de Ousmane Sembène.
L’histoire récente a fait de notre seconde nouveauté, Voyage à Gaza réalisé par Piero Usberti en 2018, un document également exceptionnel. Alors âgé de 25 ans, le cinéaste a saisi « La parole d’une jeunesse résistante et désireuse de vivre », comme l’écrit si bien le journal Le Monde. Le monde, lui, est bien indifférent à la destruction du si vivant Gaza filmé par Piero Usberti. Nous en parlerons lors de la projection de mercredi à 20h, avec des comités étudiants de soutien à la Palestine.
Le talent de Sean Baker éclate dans Anora, légitimement consacré au Festival de Cannes. Venez vite voir ce grand film et profitez-en pour découvrir les 4 premiers de son réalisateur. Notre cycle Sean Baker permet de creuser son singulier regard sur les oubliés de l’Amérique.
Les fans d’horreurs saignantes et orientales oublieront l’Amérique pour le Japon et les séances du festival J-Horror. Quelques raretés du genre, comme Cure et Kairo, de Kiyoshi Kurosawa. Lundi à 16h, Yves Montmayeur nous présentera son doc L’Écran démoniaque, en avant-programme de The Grudge, de Takashi Shimizu. Pour public averti.
Et pour tous les publics, il y a l’Enfance de l’Art. Les tout-petits sentiront Le Parfum de la carotte mercredi à 14h30 et, dimanche à 14h, nous partirons tous faire Les 400 coups avec Antoine Doinel et François Truffaut. Immortel.
Belle semaine.
Isabelle Gibbal-Hardy et l’équipe du Grand Action