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L'Édito

Semaine Positif.

L'Édito

Semaine Positif.

Chères spectatrices, chers spectateurs,

Et ce titre n’est pas usurpé, puisque cette semaine est doublement positive. D’abord avec le festival estival Positif à la Plage, que nous proposent nos amis de la revue, et ensuite avec la Fête du Cinéma : pour une place achetée au tarif plein, les suivantes sont à 3 €. De plus, pour célébrer le 25ème anniversaire de l’évènement, la Fête du Cinéma dure du 27 juin au 3 juillet, soit 7 jours contre 3 les autres années. Bon anniversaire le cinéma ! Mais ces moments festifs ne doivent pas occulter l’autre grand événement de la semaine : la ressortie sur copie neuve des Monstres (I Mostri), chef d’œuvre de méchanceté en 20 tableaux de Dino Risi.

Saviez-vous que Dino Risi était psychiatre ? Cette information permet d’apprécier plus encore son cinéma et de comprendre l’acuité de son regard sur ses contemporains. Ce grand maître de la comédie italienne, dont le rythme rappelle celui de Billy Wilder, a mené une longue carrière et réalisé plus de 50 films, dont le Fanfaron, Parfum de Femme ou les Monstres, un film-festival du mensonge, de la lâcheté et de l’égoïsme en 20 tableaux. Vittorio Gassman, acteur fétiche de Risi, s’amuse avec Ugo Tognazzi, un autre fidèle complice, à endosser des rôles très divers. Ils campent, tour à tour, des carabiniers, des prêtres, des boxeurs, des mendiants ou des latin lovers avec un égal brio et une jubilatoire cruauté. La réédition de ce classique de la comédie italienne sur copie neuve permet de redécouvrir la finesse du noir et blanc (lumière d’Alfio Contini) et d’apprécier la subtile drôlerie de l’écriture. Plusieurs mains signèrent les sketches du film, dont celles d’Ettore Scola qui, quelques années plus tard, réalisera Affreux, Sales et Méchants. Nul doute que le scénario des Monstres lui a permis de travailler son sujet.

Positif a beau être une revue de cinéma intelligente et sérieuse, parfois même austère, il n’en demeure pas moins que ses rédacteurs ont de l’humour. Et du goût. Pour accompagner la sortie de leur numéro hors série Positif à la Plage, ils nous ont concocté une réjouissante et éclectique programmation, avec la plage pour cadre commun. Si le festival Positif à la Plage tiendra 15 jours l’affiche, les films ne seront présentés à la séance de 20h (plus 17h pour samedi) que cette semaine. Et écouter de brillants critiques commenter et analyser un film apporte un supplément d’âme au bonheur de la projection. Vérifiez donc les dates et les heures pour assister à ces moments privilégiés.

Le festival sera lancé mercredi par Tant qu’il y aura des Hommes, de Fred Zinnemann. Christian Viviani, à 20h, décortiquera (entre autres) le baiser torride de Deborah Kerr et Burt Lancaster et poursuivra la discussion lors d’un cocktail au Grand Bar. Clélia Zernik, jeudi à 20h, nous donnera sa lecture de Mémoires de Nos Pères, où Clint Eastwood tire une brillante réflexion sur la guerre à partir de l’image de GI’s plantant un drapeau victorieux sur une colline d’Iwo Jima. Vendredi à 20h, Michel Chion fera l’autopsie de Mort à Venise, où Dirk Bogarde attend son heure devant un bel éphèbe et la caméra de Visconti. Samedi, Fabien Baumann et Philippe Lombard, deux éminents bondologues évoqueront le mythe 007. Le premier, à 17h, devant James Bond 007 contre Docteur No, le second, à 20h, avec Casino Royal. Dimanche soir, Adrien Gombeaud nous dira « comment attraper un voleur » dans un palace de la Côte d’Azur (to Catch a Thief, titre original de La Main au Collet, de sir Alfred). Eric Rohmer, qui a inspiré le titre du festival, sera à l’honneur lundi avec Conte d’Eté, présenté à 20h par Philippe Rouyer. A Scene at the Sea, de Takeshi Kitano clôturera la semaine. Lors de la séance de 20h, Fabien Baumann viendra présenter ce magnifique film sur le l’art du surf.

Mercredi à 14h, l’Enfance de l’Art nous fera décoller sous le parapluie de Mary Poppins et, pour les premiers jours de juillet, s’annonce le Festival Paris Cinéma. En vedette la Signoria Claudia Cardinale en personne, viendra présenter au Grand Action la Viaccia, de Mauro Bolognini. Ce sera le 3 juillet et on en est tout ému d’avance.

Bonne semaine.

.Isabelle Gibbal-Hardy et l’équipe du Grand Action