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L'Édito

Cinéma du monde.

L'Édito

Cinéma du monde.

Chères spectatrices, chers spectateurs, 

Entre le 6e Festival du cinéma Bulgare organisé par « Kino Kolektiv », l’avant-première de La Noire de… du Sénégalais Ousmane Sembène, présentée par le Franco-camerounais Jean-Roke Patoudem dans les Écrans d’Afrique, et Le Désert rouge, de l’Italien Michelangelo Antonioni dans le cadre Du décor à l’écran, notre programme de la semaine est international. Ajoutons un Cycle Thierry de Peretti (qui montre la Corse côté féminin dans son dernier À son Image), plus nos récentes sorties françaises (La Prisonnière de Bordeaux, le nouveau Patricia Mazuy), américaines (MaXXXine), canadiennes (eXistenZ) ou australiennes (Furiosa), et on aura fait un petit tour de la Terre. Mais c’est le Ciné-club CLIMAX de mardi 19h30, qui passe la planète en revue avec L’Usage du monde (voyage entre nature et culture) d’Agnès Fouilleux, suivi d’un passionnant débat d’écologie politique.

Embryonnaire à ses débuts (une cinquantaine de films produits entre 1897 et 1948), sous contrôle pendant quatre décennies, le cinéma bulgare gagne enfin son indépendance dans les années 90. L’effondrement du communisme libère les esprits, autorise la critique, et permet de s’intéresser à des sujets contemporains. Encore modeste, la cinématographie bulgare fabrique seule environ 5 films par an, mais intervient dans de grosses productions internationales. Le « Kino Kolektiv » veut promouvoir le nouveau cinéma bulgare et organise au Grand Action le 6e Festival du cinéma Bulgare, qui s’est ouvert mardi 10 par une avant-première. Mercredi 11 à 20h, Andrey Paounov et Kamen Kalev seront dans la salle pour présenter Janvier et Orphée, tandis que le lendemain à 20h, ce sera une Compétition de courts-métrages en présence des cinéastes. Vendredi à 19h30, Venci Kostov, auteur du très queer Fruit défendu, débattra autour de son film dont la projection sera précédée de L’homme qui ne se taisait pas, de Nebojša Slijepčević.  

Écrivain et réalisateur très engagé politiquement, Ousmane Sembène fut un penseur important de la décolonisation et de la « négritude ». Il est donc pleinement légitime que les Écrans d’Afrique honorent son travail samedi à 19h30. Nous vous proposons de découvrir la réédition de La Noire de…, portrait amère d’une jeune Sénégalaise dont les rêves se brisent dans le racisme ordinaire de la France des années 60. Nous sommes très heureux de vous annoncer la sortie sur nos écrans de ce fim magistral le 9 octobre. Samedi soir, il sera précédé de Private Investigation, un court de Jean-Roke Patoudem. 

Michelangelo Antonioni est l’un des plus grands orfèvres du cadre et de la composition de l’image. Normal donc que Du décor à l’écran ait envie de nous montrer Le Désert rouge, traversé par la sublimissime Monica Vitti. Dimanche à 18h, après la projection, Paul Sztulman, critique et historien d’art, donnera une conférence « (Dé)peindre un lieu » qu’il poursuivra par un débat. 

Mardi à 19h30, notre Ciné-club CLIMAX fera sa rentrée avec un documentaire d’Agnès Fouilleux : L’Usage du monde (voyage entre nature et culture).  Ce film, qui interroge l’empreinte de l’homme sur la planète depuis la préhistoire, ouvrira une passionnante rencontre entre Catherine Larrère, philosophe spécialiste d’éthique environnementale, et Philippe Pajot, rédacteur en chef La Recherche. 

Il est des cinéastes attachés à un territoire ou une époque. Même s’il a fait – pour l’instant – une exception (Enquête sur un scandale d’état), Thierry de Peretti arpente inlassablement une période de l’histoire récente de la Corse, secouée par les légitimes revendications et les dérives sanglantes de l’indépendantisme. Si, par la grâce de Clara-Maria Laredo, il aborde son sujet à travers le portrait distancié d’une jeune photographe dans À son image, son dernier film s’inscrit dans une vision globale des combats, parfois discutables, qui agitent le peuple corse. On les verra dans Les Apaches, Une Vie violente, et Lutte jeunesse, documentaire qui apporte le « réel » d’une génération. 

Voyez plus bas la liste des autres films qui gardent quelques séances, et on conclut avec l’Enfance de l’Art. Mercredi à 14h30, elle nous propose de voir comment Pat et Mat déménagent, et dimanche à 14h, s’envole avec Icare, mythe grec adapté en dessin animé par Carlo Vogele. 

Joyeuse semaine.

Isabelle Gibbal-Hardy et l’équipe du Grand Action