Le temps, les courts et les Lumet.
Chères spectatrices, chers spectateurs,
Programme très varié pour cette semaine de vacances au Grand Action : en vedette, La Machine à Explorer le Temps (The Time Machine), formidable adaptation hollywoodienne d’un classique de H.G. Wells, et Harvey Milk, le brillant biopic de Gus Van Sant où Sean Penn interprète le premier homosexuel démocratiquement élu. Vous noterez également la reprise de notre festival hommage à Sidney Lumet (si vous l’aviez raté l’été dernier), plus une séance de l’enfance de l’art qui célèbre les 5000 doigts du Docteur T, et une soirée « écran-ouvert » à de jeunes cinéastes.
En effet, vendredi à 20h, nous accueillerons Collectif Prod, un groupement de jeunes réalisateurs producteurs qui se battent pour faire exister leurs films. Au cours de cette soirée, 6 courts métrages seront projetés en présence de leur réalisateur. La rencontre se poursuivra autour d’un cocktail et tout cela pour 5 euros seulement. Si cette initiative, qui a pour objectif de soutenir le travail des Truffaut de demain, a l’heur de vous plaire, nous la renouvellerons tous les deux mois. Eux et nous vous attendons nombreux.
Pendant son âge d’or, le cinéma hollywoodien s’est souvent emparé de la littérature fantastique européenne. Frankenstein, Dracula, les oeuvres de Jules Verne, Edgar Poe ou H.G Wells, ont inspiré les studios qui mirent tout leur savoir-faire à transposer à l’écran les visions des auteurs. The Time Machine, réalisé en 1960 par Georges Pal, est l’une des plus belles réussites de cette veine. Rob Taylor interprète un savant de l’Angleterre victorienne, inventeur gentiment illuminé d’une formidable machine à traverser les siècles. Parti pour un fabuleux voyage vers l’avenir, il rencontre les deux facettes de l’humanité future. Côté face, un peuple lumineux où les filles sont blondes et charmantes ; côté pile, une tribu barbare de cannibales velus. Notre scientifique devra affronter les deux. Le cinéma des années 60, bien qu’il soit un peu obsédé par les grandes peurs de l’époque (l’apocalypse nucléaire), possède une énergie formidable. Il demeure fondamentalement optimiste et n’hésite pas à tout mélanger – amour, érotisme sous-jacent, humour, terreur, batailles… – pour le plus grand bonheur de l’ensemble du public. Que nous convions, dès 8 ans, à venir découvrir ce classique.
En salle Club, losqu’Harvey Milk est au repos, un festival de films de Sidney Lumet prennent la relève pour annoncer la prochaine sortie d’un inédit, A Bout de Course, que nous projetterons à partir du 22 avril. Monsieur Lumet, aujourd’hui âgé de 85 ans et toujours alerte puisqu’il prépare un nouveau film, a débuté comme réalisateur à la télévision avant qu’Henri Fonda ne l’impose en 1957 pour diriger le huis-clos judiciaire de Douze Hommes en Colère. Ce coup d’essai fut un coup de maître et le film fait partie de ceux qu’il faut avoir vu. Cinéaste exigeant et profondément humain, il a tourné près de 40 films et avec les plus grands : Al Pacino dans Serpico ou l’inoubliable Après-Midi de Chien, Marlon Brando dans L’Homme à la Peau de Serpent, Andy Gardia Dans l’Ombre de Manhattan, Sean Connery dans le Gang Anderson, Anne Bancroft dans A la Recherche de Garbo, Treat Williams, formidable flic désabusé dans Le Prince de New York, ou Michael Caine dans Piège Mortel. Notre festival N’Oubliez pas vos Lumet est un juste hommage à l’un des derniers géants du cinéma américain.
Avant de conclure, quelques lignes sur notre séance de l’Enfance de l’Art, qui, après les Demoiselles de Rochefort, poursuit en musique. Les 5000 Doigts du Docteur T est un éblouissant cauchemar musical en technicolor. Un professeur de musique fou veut réunir 500 enfants pour jouer son concerto sur un piano géant. Ce film rare et extraordinaire des années 50 est à montrer à tous les enfants.
Bonne semaine.
Isabelle Gibbal-Hardy et l’équipe du Grand Action