70 ans Positif
Chères spectatrices, chers spectateurs,
Alors que le Festival de Cannes vient de rendre le palmarès de sa 75e édition (discutable, comme toujours…), Positif, notre chère revue de cinéma, fête ses 70 ans. Menée par Michel Ciment depuis plus d’un demi-siècle, la rédaction se réunira ce week-end pour vous faire revivre ses grands moments de cinéma… et de critique ! A côté de cet événement majeur, vous retrouverez Les Crimes du Futur, accompagnés du cycle David Cronenberg, et tous les films récemment sortis au Grand Action, dont Detroiters mardi à 20h30 pour un nouveau débat avec Andreï Shtakleff, le réalisateur, et Cédric Walter, le producteur.
Fondé en 1952 par Bernard Chardère, Positif se veut plus engagé politiquement à gauche que Les Cahiers du Cinéma, l’autre grand magazine critique qui l’a précédé de quelques mois dans les kiosques de ce vibrionnant après-guerre. Le numéro 735 de Positif, paru en ce joli mois de mai 2022, marque donc les 70 ans d’existence de cette « meilleure revue de cinéma au monde », selon Martin Scorsese. Une référence. Afin de célébrer cet anniversaire, la rédaction a choisi 7 films américains, un par décennie. A tout Seigneur tout honneur, c’est Michel Ciment, qui y a publié son premier article en 1963, a intégré le comité de rédaction en 1966 et en a pris la direction plus tard, qui ouvrira le bal, en compagnie de Yann Tobin, autre grande plume de Positif. Vendredi à 20h, ils nous présenteront Tous en scène, merveille en technicolor de Vincente Minnelli. Samedi à 14h30, Fabien Baumann reprend le flambeau avec De Sang-froid, de Richard Brooks, qui fera l’objet d’un débat. Fabien fera la permanence ce samedi, enchaînant à 17h30 avec Les Flambeurs, de Robert Altman puis, à 20h, dans un face à face punchy avec Raging Bull, de Martin Scorsese. Enfin, nous serons nombreux à suivre le débat mené par Frédéric Mercier après l’électrique Pulp Fiction, de Quentin Tarantino, dimanche à 14h15, puis sa présentation de la noire Mystic River, de Clint Eastwood, à 17h30. Frédéric aura l’honneur de clore ce cycle 70 ans Positif avec The Rider à 20h30, western moderne où Chloé Zhao filme les éclopés du rodéo.
Pour bousculer les grands classiques proposés par la revue, on ira découvrir Les Crimes du Futur, où David Cronenberg nous entraîne dans les méandres transhumains d’un couple d’artistes. Un film sombre, traumatique, spectaculaire, auquel le Festival de Cannes n’a injustement rien donné. Un cycle David Cronenberg complète son dernier film, où l’on pourra constater que les thèmes des Crimes du Futur obsèdent depuis longtemps le réalisateur canadien.
Nos trois récentes exclusivités, de styles très différents, conservent, bien sûr, l’affiche. Les amateurs de sagas nordiques spectaculaires suivront la vengeance de The Northman (accompagné d’un cycle Robert Eggers, car il s’agit du troisième opus de ce talentueux jeune cinéaste), les contemplatifs admireront la sublime exploration d’une grotte italienne où nous entraîne Michelangelo Frammartino dans Il Buco, et les ethnologues urbains verront comment une capitale industrielle peut se faire détruire par le capitalisme grâce à Detroiters, d’Andreï Schtakleff, dont la projection de mardi 20h30 sera donc suivie d’un débat. Pas de Quartier et I Comete, les derniers produits de nos amis corses (Vecchiali et Tagnati) répondent présents, tout comme le terrifiant cycle J-Horror et tous les films dont vous voyez l’affiche en bas de lettre.
Quant à l’Enfance de l’Art, mercredi à 14h30, elle emmène les plus jeunes en Afrique, au pays de Zarafa, de Jean-Christophe Lie et Rémy Bezançon, tandis que le duo Dayton et Faris suivent eux les belles traces de Little Miss Sunshine, dimanche à 14h.
Belle semaine.
Isabelle Gibbal-Hardy et l’équipe du Grand Action