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L'Édito

La furie de tourner de Fritz Lang.

L'Édito

La furie de tourner de Fritz Lang.

Chère Spectatrice, cher Spectateur,

Après deux semaines de détour par une série de films de vos Auteurs Préférés, et en attendant les sorties de Klute (12 octobre), un film rare de Alan J. Pakula et de Géant (28 septembre), pour commémorer le cinquantième anniversaire de la mort de James Dean, nous en revenons avec plaisir à notre Fritz Lang bien aimé.
Semaine languienne d’ailleurs fort riche puisqu’elle se terminera par un Grand Débat animé par Pierre-William Glenn, et qu’elle débute par la réédition de Fury (Furie), le premier des films américains de Lang, qui était aussi son préféré.
Fritz Lang est arrivé aux USA en 1934, après avoir fuit le régime Nazi qui lui proposait pourtant de devenir son cinéaste officiel. Théa Von Harbou, ex-femme et co-scénariste de Fritz Lang n’eut pas ces réticences et accepta de travailler à la propagande menée par Goebbels.
Le grand David Selznick fit entrer Lang à la MGM, mais fut déçu par ses premiers travaux. Eddie Mannix, l’un des autres directeurs de la MGM, repêcha Lang en lui proposant un synopsis de 4 pages de Norman Krasna, intitulé Mob Rules (la Loi de la populace). Lang travailla avec un scénariste (Bartlett Cormack), sous le contrôle d’un jeune producteur qui allait devenir un grand réalisateur : Joseph L. Mankiewicz.
Les 4 pages devinrent le scénario de Fury ; l’histoire d’un innocent emprisonné, que la foule veut lyncher, qui parvient à s’échapper et entreprend de se venger.
Au terme d’un tournage difficile, le film n’emballa pas le studio, mais rencontra le public. Ouf. Lang pu continuer à tourner ; tant mieux pour le cinéma en général et le Grand Action en particulier, qui vous propose dans sa salle club d’autres « Fritz Lang en Amérique » : La Femme au PortraitDésirs Humainsla Cinquième Victimel’Invraisemblable Véritéle Secret Derrière la Porte.
Mais revenons en à notre Grand Débat du mardi 20 septembre à 20h, dont les places sont en vente à 10 € (12 € le soir même). Pierre-William Glenn, réalisateur et chef-opérateur de grands auteurs de cinéma (Truffaut, Pialat, Losey…), fut aussi l’un des fondateurs du cercle du Mac-Mahon dans les années 60. Ces cinéphiles qui se réunissaient au cinéma le Mac-Mahon, furent les premiers à apprécier le travail américain de Lang, que la critique trouvait injustement inférieur à sa période allemande. On sait aujourd’hui que les Mac-Mahoniens ont triomphé. À l’issue de la projection de l’un de ses films fétiches Moonfleet (les Contrebandiers de Moonfleet), Pierre-William Glenn nous racontera sa découverte de Lang et, en spécialiste de la technique, décortiquera les particularités du filmage du maître Allemand. Le débat se poursuivra autour d’un cocktail dînatoire orchestré par l’Intendance Suivra.

Somptueuse semaine en perspective.

Isabelle Gibbal-Hardy
L’équipe du Grand Action