2005 : le best of.
Chère Spectatrice, cher Spectateur,
Simultanément aux vœux, voici le temps des bilans de l’année écoulée : les films que l’on a aimés, pas aimés, ceux dont on se souvient et ceux que l’on a déjà oubliés.
Les lecteurs de Télérama ont aussi fait leur choix, et le Grand Action est très heureux de vous présenter cette semaine et à raison d’un par jour, sept des œuvres cinématographiques de 2005 qui les ont marqués.
Vous en avez sans doute vu certains et raté d’autres, tant la carrière des films est aujourd’hui brève en salle. Ce festival d’hiver sonne donc comme une session de rattrapage, d’autant plus intéressante que le prix de 3 € est appliqué à toutes les séances pour les détenteurs du pass Festival Télérama.
Après cela, vous n’aurez plus aucune excuse d’être passés à côté du Temps Qui Reste de François Ozon qui ouvrira la semaine mercredi. Un jeune homme (extraordinaire prestation de Melvil Poupaud) apprend qu’il ne lui reste que quelques mois à vivre : que va t-il en faire ? Ozon, l’un des plus brillants réalisateurs français de sa génération, signe là un grand film bouleversant, mais jamais larmoyant, et même parfois drôle.
Jeudi, encore un film français, signé des frères Larrieu (Arnaud et Jean-Marie), qu’une année sépare mais que le cinéma a gémellisés. Peindre Ou Faire L’amour est aussi une histoire de tournant de vie, mais moins noire que chez Ozon. Un couple de quinqua, chic et bon genre, formidablement interprété par Sabine Azéma et Daniel Auteuil, s’installe au pied des montagnes. Un autre couple arrive et le désir naît entre les quatre personnages. Nul voyeurisme dans ce film délicatement dérangeant ; juste une petite surprise de l’existence qui fait que plus rien ne sera comme avant.
De Battre Mon Cœur S’est Arrêté de Jacques Audiard prendra la suite vendredi. Après Sur Mes Lèvres, Audiard le surdoué suit le parcours d’un autre voyou, qui marche sur les pas de son père en faisant le coup de poing dans l’immobilier véreux. Pourtant, une autre ambition, venue celle là de sa mère, le taraude : reprendre le piano et devenir concertiste. Romain Duris interprète le héros tiraillé de ce film noir, magistralement mené et qui nous conduit bien plus loin que l’on ne l’imaginait.
Samedi, retour du cinéma américain avec le multi-oscarisé Million Dollar Baby, du grand Clint Eastwood. Un vieil entraîneur blasé et blessé par la vie ne voit pas ce qu’il pourra bien faire de cette jeune fille qui se présente dans sa salle de boxe. Pourtant, l’histoire qui naît va les conduire à la gloire… et au malheur. Magnifiquement entouré par Hilary Swank et Morgan Freeman, Eastwood est impérial, devant comme derrière la caméra.
Dimanche, dans Broken Flowers de Jim Jarmusch, l’impassible Bill Murray part à la recherche de ses ex-fiancées, et accessoirement de son passé. Drôle, absurde, vouée à l’échec, cette quête à travers l’Amérique est un cadeau par le réalisateur phare de la nouvelle vague des années 80. Il reprend sa caméra après quelques années de pause, et embarque au passage une poignée de stars, dont Sharon Stone et Jessica Lange.
Nous retrouverons Bill Murray lundi, dans La Vie Aquatique, de Wes Anderson. Ce cinéaste décalé nous entraîne dans le sillage d’une sorte de Commandant Cousteau loufoque en partance pour une expédition déterminante. Il y emmène sa femme (Anjelica Huston), son “peut-être” fils (Owen Wilson) et une journaliste enceinte (Cate Blanchett). Un pur voyage.
Cette petite rétrospective de l’année écoulée s’achèvera mardi avec Match Point, de Woody Allen, que nous avons déjà largement abordé dans cette lettre hebdomadaire, et que vous pourrez voir dans la salle panoramique, comme d’ailleurs tout le programme.
La salle Club, dite cette semaine “Salle des grands singes”, sera réservée aux deux King Kong : celui de 1933, le soir, et le spectaculaire remake de Peter Jackson en journée.
Pour finir, les temps forts des prochaines semaines. A partir du 25 janvier, un hommage à Terrence Malick, rare et immense cinéaste. Pour préparer la sortie de son très attendu Le Nouveau Monde, nous avons choisi de vous proposer La Balade Sauvage (Badlands) et quelques surprises.
Et n’oubliez pas de réserver vos places pour la soirée exceptionnelle du 31 janvier, où nous présenterons le palmarès 2005 du festival de court-métrages imag’essonne. Parfois réalisés par de très jeunes cinéastes, ces films courts attestent de la vitalité de la création en France. La projection sera suivie d’un cocktail dînatoire, en présence des réalisateurs.
Très bonne semaine.
Isabelle Gibbal-Hardy
L ‘équipe du Grand Actio